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Bernard Drainville a formellement interdit toute pratique d'activité religieuse dans les écoles, les centres de formation professionnelle et les centres d'éducation aux adultes.
Dans une directive émise mercredi en début de soirée, le ministre de l'Éducation Bernard Drainville a formellement interdit toute pratique d'activité religieuse dans les écoles, les centres de formation professionnelle et les centres d'éducation aux adultes.
En vertu de cette directive, tous les établissements régis par la Loi sur l'instruction publique devront s'assurer «qu'aucun lieu n'est utilisé, en fait et en apparence, à des fins de pratiques religieuses telles que des prières manifestes ou d'autres pratiques similaires».
La missive fait valoir que «la Charte des droits et libertés de la personne reconnaît la liberté de conscience, la liberté de religion, le droit à l’égalité, [mais aussi] l’importance fondamentale que la nation québécoise accorde à la laïcité de l’État et le fait que les droits et libertés de la personne s’exercent dans le respect de la laïcité de l’État».
Elle rappelle également que la Loi sur la laïcité de l'État exige que les centres de services scolaires respectent la séparation de l'État et des religions et que l'aménagement de lieux utilisés à des fins religieuses est contraire à l'esprit de la loi.
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La missive indique aussi que tout élève doit être protégé «de toute pression directe ou indirecte visant à l'exposer ou à l'influencer de manière à ce qu'il se conforme à une pratique religieuse»
Le tout fait suite à l'adoption unanime d'une motion à l'Assemblée nationale, le 5 avril dernier, voulant que «la mise en place des lieux de prière, peu importe la confession, dans les locaux d'une école publique va à l'encontre du principe de laïcité».
Le ministre Drainville s'était d'ailleurs engagé à émettre une directive en ce sens le même jour.
Le tout fait suite à des reportages où on apprenait que certaines écoles secondaires avaient aménagé des locaux pour permettre à des élèves de prier.
« Au début du mois d’avril, j’ai été mis au fait de différentes pratiques de prière qui ont lieu dans certaines écoles publiques du Québec, a rappelé M. Drainville dans une courte déclaration accompagnant sa directive. Afin de préserver le caractère laïque de l’école publique, j’émets donc aujourd’hui une directive concernant les pratiques religieuses dans nos écoles, nos centres de formation professionnelle et nos centres d’éducation des adultes publics. Les écoles sont des lieux d’apprentissage et non des lieux de culte. »
En soirée mercredi, quelques parlementaires de l'opposition ont jugé que la directive soulevait plus de questions que de réponses.
«Pourquoi la CAQ [a-t-elle] refusé d'assujettir à la loi 21 les écoles "privées" et les cégeps?» a demandé sur Twitter le député péquiste de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, qui considère que l'émission de la directive était «ce qu'il fallait faire» .
Sa consoeur solidaire dans Mercier, Ruba Ghazal, a souligné qu'il avait fallu deux semaines au ministre pour émettre sa directive alors que les parlementaires étaient unanimes sur la situation.
L'élue a qualifié de «ni claire ni applicable» la directive de M. Drainville, en se demandant si les professeurs allaient devoir se mettre à «surveiller les corridors et les cours d'école au cas où un élève se recueillerait».
«Pourquoi ne pas avoir interdit les salles exclusivement réservées à la prière et permis les salles de recueillement ouvertes à tous lorsque c'est demandé et que des locaux sont disponibles?» a-t-elle demandé.