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«Il est en effet essentiel que les décisions à ce sujet ne soient pas prises à la hâte, en cercles restreints, en pièces détachées et sans vue d'ensemble», font valoir les signataires.
Le ministre Pierre Fitzgibbon ferme la porte à la demande d'une centaine de signataires qui demandent la tenue d'un BAPE, une enquête avec audiences publiques, sur l'avenir énergétique du Québec.
Dans une lettre adressée au premier ministre et aux quatre ministres membres du Comité sur l'économie et la transition énergétique, des intervenants des milieux écologiste, communautaire, syndical ou encore universitaire prennent au mot François Legault, qui avait déclaré au mois de novembre dernier qu'il souhaitait «un vrai débat» sur l'énergie.
«Il est en effet essentiel que les décisions à ce sujet ne soient pas prises à la hâte, en cercles restreints, en pièces détachées et sans vue d'ensemble», font valoir les signataires en insistant sur le fait que les décisions concernant l'avenir énergétique ne doivent pas être prises à l'avance.
Le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie refuse toutefois de tenir un BAPE sur l'avenir énergétique.
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«Il n'y aura pas de BAPE», a déclaré Pierre Fitzgibbon mardi après-midi en ajoutant que son gouvernement réfléchit à une façon de tenir «des audiences publiques et des consultations parlementaires».
Selon lui, des audiences publiques sur la question pourraient se dérouler sur une période d'un an, alors «qu'un BAPE peut prendre deux ou trois ans».
Les signataires de la lettre «estiment que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement fournit le cadre le plus légitime pour orchestrer un vrai débat de société et qu'un «BAPE générique» est la meilleure formule pour assurer un examen neutre et exhaustif des enjeux environnementaux, sociaux et économiques soulevés par les diverses trajectoires énergétiques possibles».
Le porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin, signataire de la lettre, a ajouté que l'avenir énergétique concerne autant l'exploitation des minerais pour l'électrification des transports, les projets hydroélectriques, l'autonomie énergétique et alimentaire, la consommation, les bâtiments et la gestion du territoire.
«Donc ça prend une vision globale et ça prend un type de consultation itinérante qui va faire le tour du Québec», a indiqué l'écologiste.
Avec le départ de la présidente-directrice générale d'Hydro-Québec, Sophie Brochu, qui a annoncé sa démission il y a quelques semaines, «on ne sait plus du tout où s'en va le gouvernement et on craint qu'il y ait une petite consultation menée par Pierre Fitzgibbon, le super ministre, alors qu'on a besoin d'une consultation beaucoup plus large», a indiqué le porte-parole de Greenpeace.
Il a rappelé qu'en 2014, le gouvernement de Pauline Marois avait instauré la Commission sur les enjeux énergétiques, qui avait fait le tour du Québec.
Cette commission était coprésidée par Normand Mousseau, professeur au département de physique à l'Université de Montréal, et Roger Lanoue, qui a travaillé pendant plus de 20 ans chez Hydro-Québec.
Selon le chef de l'opposition à l'Assemblée nationale, le libéral Marc Tanguay, les conclusions d'un BAPE sur l'avenir énergétique seraient certainement «pertinentes».
Toutefois, parce que cette démarche pourrait prendre beaucoup de temps et parce qu'un BAPE «n'est pas le meilleur outil pour développer une vision nationale», ça ne «serait pas l'idéal».
Mardi matin, Marc Tanguay a réitéré sa proposition de plutôt lancer une «consultation nationale» sur l'avenir de l'énergie au Québec.
Cette commission itinérante porterait sur les besoins actuels et futurs du Québec, ainsi que sur les investissements nécessaires pour réaliser la transition énergétique et atteindre la carboneutralité d'ici 2050.
De son côté, le chef solidaire Gabriel Nadeau-Dubois a qualifié de «bonne idée» la demande de tenir un BAPE sur l'avenir énergétique.
Hydro-Québec est «un joyau national» et «l'outil collectif qui va nous être le plus utile dans la transition énergétique. Ça ne peut pas devenir le jouet personnel de Pierre Fitzgibbon. Il faut définir collectivement les orientations d'Hydro-Québec», a fait valoir le député mardi matin.
Le départ annoncé la semaine dernière du vice-président exécutif et chef de l'exploitation d'Hydro-Québec, Éric Filion, quelques semaines après la démission de Sophie Brochu, inquiète les partis d'opposition et certains membres de la société civile.
Les partis d'opposition voient dans les départs des deux dirigeants le signe que la vision du gouvernement diffère de celle de la société d'État concernant la transition énergétique.