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La décision de l'ex-maire de Montréal, après avoir péleriné 300 km vers Compostelle.
Avant son discours officiel prévu vendredi à l'Assemblée nationale, Denis Coderre a confirmé qu'il briguera la direction du Parti libéral du Québec (PLQ) dans un communiqué.
Il espère même se présenter dans la circonscription de Bellechasse, sur la Rive-Sud de Québec, à la prochaine élection provinciale générale en 2026.
M. Coderre avait toutefois confirmé qu'il briguerait la direction du Parti libéral du Québec (PLQ) dans un communiqué qui a été publié avant la tenue de son discours officiel à l'Assemblée nationale. Le communiqué se conclut avec une déclaration qui sonne comme un slogan: «AVEC CODERRE, ÇA VA MARCHER!»
Voyez le compte-rendu de Laurence Royer dans la vidéo liée à l'article.
L'ancien maire de Montréal et ministre fédéral a pris cette décision après «une marche de réflexion de 300 km sur le chemin de Compostelle» et avoir consulté la population «dans 15 régions du Québec».
«Je me lance parce que j’ai la conviction que je peux aider le parti à reprendre sa place dans le coeur des Québécois et j’invite les militants à redevenir membres du PLQ pour qu’on puisse travailler ensemble à ce grand projet», dit M. Coderre. Il affirme avoir le soutien de Christian Therrien comme chef organisateur de campagne à la chefferie et de Dominique Boyer comme co-présidente et porte-parole de son équipe ainsi que coordonnatrice de la région des Laurentides.
Qui est l'autre co-président? Un «acteur de la relève»... «si cela fonctionne». En effet, M. Coderre n'est pas certain que ce co-président mystère va pouvoir remplir ses fonctions car il a besoin de l'accord de son employeur pour embarquer dans le projet du politicien de 60 ans. Mais cet éventuel porte-parole aurait «des racines profondes» dans le PLQ.
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Au cours d'une conférence de presse de plus d'une heure devant l'Assemblée nationale, l'aspirant chef a abordé une pléthore de sujets de manière souvent décousue et il a vanté son expérience de politicien.
Il a notamment affirmé qu'il n'y avait «pas trop d'immigrants» au Québec. «À un moment donné il faut appeler un chat un chat. Je pense très sincèrement que l'immigration, c'est la clé pour l'avenir de notre nation», a-t-il dit.
M. Coderre n'a pas manqué d'attaquer le premier ministre François Legault, l'accusant d'être le «maillon faible» du gouvernement et un comptable qui ne sait pas compter.
«On lui a laissé 7 milliards $ et là on est rendu avec un déficit de 11 milliards $», a-t-il lancé, en référence au surplus du gouvernement de Philippe Couillard.
Denis Coderre a d'ailleurs louangé à plusieurs reprises l'ancien premier ministre libéral et sa «saine gestion». «Pis lâchez-moi l'austérité pis toute ça», a-t-il ajouté.
Il était accompagné d'une dizaine de personnes lors de son annonce, dont les anciens députés libéraux Norbert Morin et Raymond Bernier.
Une fois son annonce officielle faite à l'Assemblée nationale de Québec en matinée, M. Coderre affirme qu'il va partir en tournée de 125 «repas-spaghettis» dans toutes les circonscriptions du Québec afin de recruter des nouveaux membres du PLQ.
«Je vais faire le tour du Québec. On va avoir du fun.»
L'ex-libéral fédéral en profitera pour partager sa «vision» pour le Québec, qui inclut un plan d'urgence pour la nationalisation de l'eau, une réorganisation des pouvoirs des municipalités afin de «casser une couche de bureaucratie redondante et contre-productive» et l'exclusion publique d'un hypothétique référendum sur l'indépendance, qu'il croit «aussi inutile que coûteux».
Tout comme le chemin de Compostelle, la route vers le leadership du PLQ sera longue: la course – ou plutôt, le marathon – se culminera le 14 juin 2025. C'est à ce moment que l'identité du nouveau chef ou nouvelle cheffe du parti sera connue.
M. Coderre est le premier à se porter officiellement candidat pour devenir chef du PLQ, mais des adversaires potentiels sont le député de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin, et Charles Milliard, qui vient de remettre sa démission du poste de président de la Fédération des Chambres de commerce du Québec (FCCQ). Karl Blackburn, président du Conseil du patronat, était perçu comme un candidat potentiel, mais un diagnostic de cancer de la prostate annoncé cette semaine le force à laisser de côté ce projet.
Le député fédéral Joël Lightbound a déjà indiqué qu'il ne tentera pas de succéder à Dominique Anglade, remplacée par Marc Tanguay sur une base intérimaire, pour l'heure. Ce dernier ne sera pas des candidats, pas plus que les députés libéraux Monsef Derraji, André Fortin et Marwah Rizqy qui ont aussi laissé entendre qu’ils pourraient se lancer avant de fermer la porte.
La phase de consultation débutera le 13 janvier 2025. Cette étape sera d’une durée «d’environ trois mois» et se conclura le 11 avril 2025, date limite pour le dépôt des candidatures. Par la suite, on entamera la phase de communication pour deux mois. Au moins quatre débats sont prévus entre le 12 avril et le 8 juin 2025.
Débutera le 9 juin 2025 la phase de votation où les membres en règle du PLQ pourront voter par téléphone ou sur le web. Six jours sont prévus pour cette étape.
Finalement, c'est le 14 juin 2025 qu'aura lieu le Congrès à la chefferie et le dévoilement du résultat des votes.
Celles et ceux qui désirent briguer la chefferie devront recueillir la signature de 750 membres en règle provenant d’au moins 70 comtés et de 12 régions, dont au moins 350 devront être des nouveaux membres.
On exige également un dépôt en argent de 40 000$ – un montant que doit donc payer M. Coderre, techniquement. On a aussi plafonné les dépenses électorales à 400 000$.
Le processus de vote se fera par attribution de points, pondérés selon les circonscriptions et les groupes d'âge. Au terme du scrutin préférentiel, un chef sera élu s'il obtient 50 % +1 des points, sans quoi il y aura un deuxième tour.
Fait à noter, M. Coderre a eu des problèmes de santé dans la dernière année. En avril 2023, il a été hospitalisé en raison d'un AVC. Il disait en juin 2023 s'être bien remis de son AVC, même s'il éprouve toujours quelques difficultés d'élocution. L'ex-maire montréalais a aussi affirmé avoir fait une tentative de suicide après une défaite électorale pour la mairie en 2017.
M. Coderre a été élu maire de Montréal en 2013. Candidat à sa propre réélection en 2017, il perd face à Valérie Plante. Il s'est représenté en 2021, mais a mordu la poussière une fois de plus contre la même adversaire. Avant cela, il a été député libéral fédéral de 1997 à 2013 dans la circonscription de Bourassa à Montréal. Il a occupé différents ministères sous les premiers ministres Jean Chrétien et Paul Martin.
Avec de l'information de Julien Denis pour Noovo Info et de La Presse canadienne.