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«Nous avons reçu certaines des blessures les plus graves que nous ayons rencontrées au cours de la guerre.»
Une frappe aérienne israélienne s'est abattue sur une école transformée en abri à Gaza tôt samedi, tuant au moins 80 personnes et en blessant près de 50 autres, ont déclaré les autorités sanitaires palestiniennes. Il s'agit de l'une des attaques les plus meurtrières de la guerre débutée il y a dix mois entre Israël et le Hamas.
Un témoin a déclaré que l'attaque s'est produite pendant les prières dans une mosquée du bâtiment.
Le bureau des droits de l'homme de l'ONU a souligné qu'il s'agissait de la dernière d'une série d'«attaques systématiques contre des écoles» par Israël, avec au moins 21 depuis le 4 juillet faisant des centaines de morts, dont des femmes et des enfants.
«Pour beaucoup, les écoles sont le dernier recours pour trouver un abri», a déploré l'entité après l'attaque de samedi.
L'armée israélienne a reconnu avoir ciblé l'école Tabeen dans le centre de la ville de Gaza, affirmant avoir touché un centre de commandement du Hamas dans une mosquée de son enceinte et tué 19 combattants de ses combattants et du Jihad islamique. Izzat al-Rishq, un haut responsable du Hamas, a nié la présence de combattants dans l'école.
L'armée israélienne a également contesté le bilan, affirmant que les «munitions précises» utilisées «ne peuvent pas causer l'ampleur des dégâts rapportés» par le gouvernement dirigé par le Hamas. L'armée a assuré que les mesures prises pour limiter le risque pour les civils comprenaient l'utilisation d'une «petite ogive», d'une surveillance aérienne et des informations de renseignement.
Les murs du grand bâtiment se sont affaissés. Des morceaux de béton et du métal tordu gisaient sur le sol trempé de sang. Des corps, certains dans des linceuls tachés de sang, ont été placés épaule contre épaule dans des tombes de fortune, afin de faire de la place pour d'autres.
Fadel Naeem, directeur de l'hôpital al-Ahli, a déclaré à l'Associated Press avoir reçu 70 corps ainsi que les parties de corps d'au moins 10 autres personnes. Le ministère de la Santé de Gaza a indiqué que 47 autres personnes avaient été blessées.
«Nous avons reçu certaines des blessures les plus graves que nous ayons vues pendant la guerre», a ajouté le ministère, tout en soutenant que de nombreux blessés ont eu des membres amputés et que certains souffraient de graves brûlures.
La frappe est arrivée sans avertissement avant le lever du soleil alors que les gens priaient, selon Abu Anas, un témoin.
«Il y avait des gens qui priaient, des gens qui se lavaient et des gens qui dormaient à l'étage, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées», a-t-il déploré, un chapelet à la main. «Le missile est tombé sur eux sans avertissement. Le premier missile, puis un deuxième. Nous n’avons retrouvé que des parties de leur corps.»
Trois missiles ont traversé le bâtiment de deux étages – le premier étage abritait la mosquée et le deuxième étage une école – où environ 6000 personnes déplacées avaient trouvé refuge, a mentionné Mahmoud Bassal, porte-parole des premiers intervenants de la Défense civile, qui opèrent sous le gouvernement dirigé par le Hamas.
Selon ses informations, de nombreuses victimes étaient des femmes et des enfants.
La communauté internationale réagit
L'ONU avait précédemment déclaré qu'au 6 juillet, 477 des 564 écoles de Gaza avaient été directement touchées ou endommagées par la guerre, ajoutant qu'Israël avait le devoir, en vertu du droit international, de fournir un abri sûr aux personnes déplacées.
«Il n'y a aucune justification à ces massacres», a déclaré le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, dans un communiqué publié sur X, faisant référence aux frappes sur les écoles.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, s'est dit «consterné». Le ministère français des Affaires étrangères a qualifié d'«intolérable» le nombre récent de victimes civiles dans les frappes israéliennes contre les écoles. La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a affirmé que le Canada «condamne la frappe israélienne qui a tué des civils palestiniens réfugiés dans une école à Gaza, y compris des enfants» et que Israël doit «respecter le droit humanitaire international».
Les États-Unis se sont déclarés profondément préoccupés par les informations faisant état de civils tués.
«Beaucoup trop de civils continuent d’être tués et blessés», a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, Sean Savett, dans un communiqué.
Israël a imputé la mort des civils au Hamas, affirmant que le groupe mettait en danger les gens en utilisant des écoles et des quartiers résidentiels comme bases d’opérations. Le bureau des droits de l’homme de l’ONU a reconnu qu