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Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a peut-être déjà prédit qu'Olivia Chow serait un «désastre absolu» en tant que prochaine mairesse de Toronto, mais il a déclaré mardi qu'il trouverait un terrain d'entente et travaillerait avec elle.
La nouvelle mairesse de Toronto et le premier ministre de l'Ontario ont promis mardi de mettre de côté leurs divergences politiques pour faire construire des logements indispensables dans la ville, bien qu'il y ait eu de premières indications qu'Olivia Chow et Doug Ford pourraient s'affronter sur d'autres questions à l'avenir.
Les deux politiciens ont échangé plus tôt ce mois-ci avant que Mme Chow ne remporte l'élection partielle à la mairie de Toronto lundi soir, M. Ford avait précédemment déclaré qu'Olivia Chow serait un «désastre absolu»' en tant que prochaine mairesse de Toronto, tandis que cette dernière avait qualifié les politiques de «maire fort» de l'Ontario «d'ingérence antidémocratique» dans la politique de la Ville.
Un jour après l'élection, tous deux avaient toutefois adouci leurs positions.
«Je peux absolument travailler avec le premier ministre Doug Ford. Nous aimons cette ville», a déclaré Mme Chow en arrivant pour des réunions à l'hôtel de ville mardi après-midi.
Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford a déclaré mardi qu'il trouverait un terrain d'entente et travaillerait avec elle.
«Elle est en politique depuis assez longtemps, et pendant l'élection, vous jetez de la boue, mais je vais vous dire une chose, les gens s'attendent à ce que nous travaillions ensemble et c'est exactement ce que nous allons faire', a-t-il fait savoir.
«Nous allons trouver un terrain d'entente lorsque nous nous assoirons, car c'est en fait une personne plutôt sympathique», a-t-il ajouté.
Le logement est un domaine probable où M. Ford et Mme Chow trouveront une compréhension mutuelle. Les deux ont promis de construire de grandes quantités, bien que les méthodes et les spécificités puissent différer.
Mais d'autres enjeux pourraient provoquer des affrontements entre les deux dirigeants.
Mme Chow s'est fermement opposée au projet de la province de déplacer le Centre des sciences de l'Ontario de son emplacement à l'est de Toronto à la Place de l'Ontario, sur le front de mer de la ville. Elle est également contre le projet de M. Ford de voir un spa construit à la Place de l'Ontario.
Alors que Mme Chow a déclaré qu'elle n'abandonnerait pas une parcelle de terrain appartenant à la ville sur le site provincial, le premier ministre a suggéré mardi que le projet avance malgré tout.
«Cela progresse assez rapidement en ce moment, a-t-il laissé savoir. Je respecte le fait que la ville hôte soit Toronto… mais c'est un site provincial et nous allons faire ce qui est bon pour la province.»
La mairesse Chow a réitéré mardi qu'elle souhaitait que la Place de l'Ontario reste publique, ajoutant qu'elle discuterait de l'avenir du projet avec M. Ford. Un comité municipal a voté en avril pour reporter une décision sur un projet de transfert de terrain jusqu'à ce que la province fournisse une copie de son bail au locataire pour la partie du site réservée au spa.
Mme Chow a également rejeté les questions mardi quant à savoir si elle reconsidérerait sa position contre les soi-disant pouvoirs de maire forts si elle était confrontée à une résistance au sein du conseil. Elle a critiqué les pouvoirs accordés par la province, qui permettent au maire d'opposer son veto aux règlements et d'adopter un budget avec l'appui d'un tiers du conseil.
«Je ne veux pas violer le principe de la démocratie parce que c'est assez sacré», a-t-elle déclaré.
M. Chow, qui a obtenu 37 % des voix selon des résultats non officiels, devrait prendre officiellement ses fonctions le 12 juillet.
Un défi immédiat pour la politicienne d'expérience de 66 ans sera de s'attaquer à un déficit budgétaire lié à la pandémie de près d'un milliard de dollars, en partie dû à la réduction des revenus du transport en commun et à l'augmentation des coûts de logement.
L'ancienne députée du NPD et conseillère municipale -- qui est également la première femme issue de la diversité élue mairesse de Toronto, devra également s'attaquer aux problèmes de logement inabordable et de sécurité publique.
Les observateurs de la mairie estiment que Mme Chow devra rapidement prendre des décisions difficiles.
«Si l'on considère la période où John Tory était maire, il s'est plié en quatre pour éviter toute augmentation de l'impôt foncier résidentiel», a rappelé Zack Taylor, professeur de sciences politiques à l'Université Western.
«Aujourd'hui, nous en sommes au point où, au lieu d'une série d'augmentations progressives, il va probablement falloir procéder à une augmentation assez substantielle.»
Mme Chow a fait campagne sur une plateforme pour que la Ville construise de nouveaux logements sociaux et investisse des millions dans un programme visant à acquérir et à préserver des logements abordables dans le cadre d'une vision plus large de protections des locataires.
Elle s'est également engagée à annuler les coupes dans les services de transport en commun et à étendre les équipes d'intervention en cas de crise de santé mentale dans toute la ville afin de réduire les temps d'attente du 911 et de détourner des appels à la police.
Sa campagne s'est également engagée à étendre les suppléments de loyer à 1000 ménages et à augmenter le nombre de refuges de répit pour sans-abri 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, devant être financés par une taxe élargie sur les maisons achetées pour 3 millions $ et plus.
L'élection partielle à la mairie de Toronto a été déclenchée après la démission de M. Tory en février, quelques mois seulement après le début de son troisième mandat, à la suite de son admission d'une liaison avec une membre de son personnel.