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Plusieurs citoyens turcs ont exprimé leur frustration devant la lenteur des opérations de secours. Un temps précieux a été perdu alors qu'il était primordial d'agir vite pour sauver les malheureux rescapés encore prisonniers des décombres.
La douleur et l'incrédibilité cèdent peu à peu le pas à la colère et aux tensions en Turquie et en Syrie, six jours après le terrible séisme qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes.
Plusieurs citoyens turcs ont exprimé leur frustration devant la lenteur des opérations de secours. Un temps précieux a été perdu alors qu'il était primordial d'agir vite pour sauver les malheureux rescapés encore prisonniers des décombres.
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D'autres, notamment dans la province de Hatay, près de la frontière avec la Syrie, accusent le gouvernement turc d'avoir réagi lentement pour des raisons politiques et religieuses.
À Adiyaman, Elif Busra Ozturk s'impatiente près d'un immeuble détruit où vivaient son oncle et sa tante, sans doute morts, piégés.
«J'ai attendu pendant trois jours. Personne n'est venu. Il y a si peu d'équipes de secours qu'elles n'interviennent que lorsqu'elles sont certaines de retrouver des gens en vie», raconte-t-elle.
Le sentiment que trop peu d'efforts ont été déployés pour libérer les personnes emprisonnées dans les décombres s'étend dans d'autres régions touchées par le séisme. Dans la vieille ville d'Antioche, un immeuble de rapport de luxe de 12 étages qui s'est effondré. Plus de 1000 personnes y vivaient. Plusieurs centaines d'entre eux demeureraient prisonniers des décombres. Et aux yeux de leurs proches, les opérations de secours sont trop lentes.
«C'est atroce. Je ne sais pas quoi dire, lance Bediha Kanmaz dont les cadavres de son fils et son petit-fils ont été retirés des débris. Nous ouvrons les sacs mortuaires pour vérifier s'ils renferment les nôtres, s'ils renferment nos enfants. Nous regardons même les corps déchiquetés.»
Mme Kanmaz critique le gouvernement turc pour la lenteur avec laquelle il a réagi. Elle reproche aussi au service national des secours de ne pas en faire assez pour retrouver des gens en vie.
Plusieurs membres de la minorité alévie, une communauté musulmane dont les dogmes diffèrent de ceux des sunnites ou des chiites, ont l'impression de ne pas être une priorité pour le gouvernement parce qu'ils ne votent habituellement pas pour le parti du président actuel de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan. Toutefois, il n’existe aucune preuve démontrant ces allégations.
Deux groupes humanitaires allemands et une équipe de l'armée autrichienne avaient temporairement interrompu leurs opérations dans la région de Hatay, craignant pour la sécurité de leurs membres. Ils ont parlé de la situation tendue. Ils ont repris leurs activités après que l'armée turque eut sécurisé le secteur, a indiqué le ministère de la Défense d'Autriche.
«La tension est de plus en plus vive entre les différents groupes en Turquie, souligne le lieutenant-colonel Pierre Kugelweis des Forces armées autrichiennes à l'agence APA. Des coups de feu ont été rapportés.»