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Il faut être prêt à débourser le gros prix pour se le procurer...
Les adeptes de technologie du Canada peuvent désormais mettre la main sur le nouveau casque de réalité augmentée d'Apple, mais ils devront être prêts à débourser le gros prix pour se le procurer.
Le Vision Pro est lancé vendredi dans toutes les succursales du géant de la technologie au Canada, de même qu'en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. Le produit a été introduit l'an dernier, mais était initialement disponible seulement aux États-Unis.
Le casque, dont le prix de départ est de 5000 $ au Canada, accueille les utilisateurs dans un monde numérique propice aux expériences immersives, à la navigation sur des photos, à la participation à des réunions, au visionnage de films, aux jeux et bien plus encore.
Son arrivée au Canada sera particulièrement surveillée, car il a fait tourner bien des regards au cours de l'année qui a suivi son dévoilement. Cependant, aux États-Unis, le Vision Pro ne s'est pas répandu aussi vite que les autres appareils d'Apple.
Lorsque l'appareil a été dévoilé pour la première fois, en juin de l'année dernière, Apple prévoyait d'en vendre entre un demi-million et un million, selon l'analyste principal des produits informatiques chez Bank of America, Wamsi Mohan. Ce dernier pense que ce chiffre est probablement plus proche d’un demi-million aujourd’hui.
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Selon M. Mohan, c'est le prix élevé du Vision Pro qui fait en sorte que les ventes se sont situées dans le bas de la fourchette des prévisions. Au Canada, le modèle le moins cher coûte 4999 $ pour 256 Go de stockage, tandis que le modèle comptant un téraoctet de stockage coûte 5599 $.
«Vous pourriez acheter peut-être trois MacBook Air pour le prix d'un Vision Pro, a souligné M. Mohan. C'est quelque chose qui fait réfléchir les gens et je pense que c'est ce que nous constatons sur le marché.»
Le défi auquel Apple est confronté est de faire en sorte que les gens voient au-delà du prix et adhèrent au potentiel de l'appareil. M. Mohan, qui possède un Vision Pro et qui l'utilise assez régulièrement, reconnaît qu'il s'agit d'un obstacle «qui n'est pas très facile à surmonter» étant donné que ce produit est largement différent du reste de l'offre de produits d'Apple.
«Il faut du temps pour que les gens s'adaptent à des types très différents de paradigmes informatiques», a-t-il mentionné.
Jusqu’à présent, Apple tente de surmonter cet obstacle en proposant des démonstrations personnalisées dans ses magasins, où son personnel présente les capacités du Vision Pro aux consommateurs sans les obliger à effectuer un achat.
Les gens doivent le «voir pour le croire», a fait valoir le vice-président du groupe des produits Vision d'Apple, Mike Rockwell.
«(Le Vision Pro) fait partie de ces choses qu'on ne peut pas décrire avec des mots ou en vidéo: il faut vraiment en faire l'expérience réelle», a-t-il affirmé.
La Presse Canadienne a pris part à l'une de ces démonstrations organisées par Apple et a pu découvrir les diverses fonctionnalités du Vision Pro. L'une des applications place notamment l'utilisateur face à face avec un dinosaure, et la créature réagit aux interactions. Par exemple, quand on caresse le dinosaure, il semble devenir plus gentil.
Une autre application permet à l'utilisateur de projeter une réplique d'une voiture de Formule 1 dans la pièce réelle où il se trouve. Le bolide peut être rendu tout petit, ou encore atteindre sa taille réelle. L'utilisateur peut ensuite retirer certaines pièces pour faire un examen plus approfondi de l'engin.
L'utilisateur du Vision Pro contrôle l'interface en déplaçant son regard et pince son pouce et son index pour «cliquer». Le casque peut placer l'utilisateur en immersion complète dans un environnement virtuel, comme tout casque de réalité virtuelle, mais il peut aussi placer l'interface dans une reproduction virtuelle de la pièce physique dans laquelle il se trouve.
«Il n'y a jamais eu de produit comme celui-ci», a avancé M. Rockwell.
Apple soutient que ce qu'offre le Vision Pro aujourd'hui n'est qu'un début. Les amateurs de technologie pensent aussi qu'il existe un jour dans lequel le Vision Pro ou des appareils similaires pourraient être utilisés aussi souvent que les cellulaires, devenant ainsi un incontournable dans chaque bureau et chaque maison.
Avant d’en arriver là, Wamsi Mohan pense toutefois qu’Apple a du travail à faire pour rendre le produit encore plus convivial.
L'appareil, a-t-il noté, pourrait être plus léger — les modèles les plus légers pèsent environ 600 grammes, soit à peu près le poids d'un ballon de basket — ou rendu plus abordable.
À son avis, c'est le genre de choses qu'Apple aura en tête au moment de concevoir les prochaines générations du produit.
«La première génération de la montre, par exemple, n'avait pas assez d'autonomie pour fonctionner toute une journée et ça a été considéré comme un échec, en quelque sorte. La première génération des AirPods a été ridiculisée, parce que les gens trouvaient que les écouteurs avaient l'air un peu ridicules sans le fil», a-t-il rappelé.
«Je pense donc qu'il y a beaucoup d'apprentissages qui se font entre la première et la deuxième génération pour qu'Apple comprenne ce que recherche spécifiquement le consommateur.»
Interrogé sur ce à quoi ressembleront les prochaines années pour le Vision Pro, Mike Rockwell s’en est tenu au modus operandi d’Apple: le secret.
«Mais ce que je peux dire, c'est que nous sommes très enthousiasmés par la situation actuelle de notre plateforme», a-t-il dit.