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«On parle d'environ 125 à 250 unités par pharmacie, selon les historiques de commande. C'est suffisant pour avoir du stock pour quelques semaines.»
L'Association des pharmaciens propriétaires (APQ) estime que le réapprovisionnement de médicaments pour enfants, dont la pénurie cause des maux de têtes aux parents à l'heure de la saison de la grippe, suffira pour «quelques semaines».
Le 26 novembre 2022, des tablettes de pharmacies étaient encore vides de Tylenol ou d’Advil pour enfants, alors que le Québec est aux prises avec une hausse des maladies virales, dont la grippe, la COVID-19 et le virus respiratoire syncytial (VRS), mais «pour la majorité des pharmacies, on va le recevoir dans la journée de mardi. Pour d’autres, ça pourrait être un peu plus tard dépendamment du délai de livraison des grossistes», a déclaré Benoit Morin, président de l'APQ, lundi en entrevue avec Noovo Info.
Même en s’adressant au comptoir des ordonnances, il y avait des chances qu’on reparte bredouille au cours du week-end précédant ce renflouage. M. Morin précise qu’environ 250 000 unités d’analgésiques pour enfant seront déployées dans les pharmacies du Québec sous peu.
«On parle d'environ 125 à 250 unités par pharmacie, selon les historiques de commande. C'est suffisant pour avoir du stock pour quelques semaines. Il y a des semaines où une pharmacie pouvait recevoir 12 ou 24 unités, parfois moins», explique Benoit Morin.
Les produits proviennent du lot d’un million d’unités d’analgésiques pour enfant commandés à l’étranger — notamment aux États-Unis — par le gouvernement du Canada. Une seconde livraison est attendue dans les prochaines semaines, pour à peu près les mêmes quantités, en provenance aussi des États-Unis.
«Ça aussi ça va continuer à mettre du stock sur les tablettes et à diminuer l'angoisse chez les parents», croit Benoit Morin.
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Le président de l'Association des pharmaciens propriétaires rappelle tout de même qu'il faut être vigilant en tant que consommateur.
«Je comprends très bien les parents, moi aussi j'ai un enfant. Les gens doivent toutefois essayer de réserver les doses pour les gens qui en ont besoin dans le moment plutôt que d'en acheter au cas où», souligne-t-il.
Les pharmaciens vont d'ailleurs probablement poursuivre leur façon de faire pour la distribution des médicaments pour enfant touché par une pénurie, soit en gardant les médicaments derrière le comptoir ou en imposant une limitation d'achat par famille.
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Benoit Morin souligne par ailleurs que les entreprises canadiennes fabricant des produits analgésiques pour enfants — et autres médicaments — continuent leurs productions et plusieurs ont augmenté la cadence de fabrication.
«La production continue, nous en recevons quand même. C'est juste qu'il y a un déséquilibre entre la demande et l'offre : les gens veulent en acheter plus vite qu'on est capable d'en fournir. On reçoit des produits périodiquement, mais ça part très vite», explique M. Benoit.
«Il est là un peu le problème. La demande continue de grandir au même rythme ou plus grande que la fabrication», précise M. Benoit.
Le président de l'Association des pharmaciens propriétaires a bon espoir que l'importation au Canada des analgésiques pour enfant donnera un bon coup de main à l'industrie locale et aidera à ce que le problème de pénurie se règle.
La pénurie d'amoxicilline est toujours présente également au Québec.
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Benoit Morin précise toutefois que dans le cas des antibiotiques, les pharmaciens peuvent agir.
«Les pharmaciens québécois peuvent changer les prescriptions et modifier les traitements. Ça complique un peu le travail des pharmaciens, ça augmente le temps d'attente des parents à la pharmacie, mais nous ne sommes pas pris dans un cul-de-sac. Nous pouvons trouver des solutions lorsque certains produits ne suffisent pas à la demande», explique-t-il.
«L'avantage aussi avec les produits sous prescriptions, c'est qu'il n'y a pas d'achat impulsif. C'est l'augmentation du besoin et non pas de la demande, ce qui est un peu différent. Dans cette situation, le pharmacien québécois peut agir», précise Benoit Morin.
Depuis le mois de mai dernier, les produits pour le rhume pour adulte, comme les sirops, sont parfois plus absents des tablettes en pharmacies. Il n'est pas question dans ce cas-ci de pénurie estime M. Morin.
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«La demande recommence à être forte. Est-ce qu'il y a un peu d'achats impulsifs au travers de ça? Peut-être un peu, mais je dirais que c'est vraiment la circulation virale dans ce cas-ci qui est la cause du problème. C'est moins grave que chez les enfants. Il ne manque pas d'acétaminophène pour adultes, mais nous n'avons pas toutes les saveurs de produits», précise Benoit Morin.
Le 16 novembre dernier, le gouvernement du Québec recommandait le port du masque dans les lieux publics en raison de la présence d'un trio de virus - influenza, COVID19 et VRS - un peu partout en province. La hausse des cas de virus respiratoires a un fort impact notamment sur l'achalandage dans les urgences des hôpitaux du Québec ainsi que sur les étages de soins.
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Le virus respiratoire syncytial (VRS) est en augmentation très importante chez les enfants selon le ministère de la Santé.