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Ottawa n'a pas tourné la page sur un règlement hors cour de Hockey Canada concernant une affaire d'agression sexuelle.
Ottawa n'a pas tourné la page sur un règlement hors cour de Hockey Canada concernant une affaire d'agression sexuelle.
La ministre des Sports, Pascale St-Onge, a ordonné une vérification financière d’un règlement à l’amiable impliquant une femme qui alléguait avoir été agressée sexuellement par des joueurs de hockey junior à la suite d’un événement de Hockey Canada à London, en Ontario.
Une motion a également été adoptée, jeudi, à la Chambre des communes du Canada convoquant Hockey Canada au comité permanent de Patrimoine canadien «pour faire la lumière sur son implication dans une affaire d’agressions sexuelles présumées commises en 2018.»
Selon le récit révélé pour la première fois par TSN, la femme a accusé huit joueurs de la Ligue canadienne de hockey, dont des membres de l’équipe nationale junior 2018 qui a remporté l’or au Mondial junior cette année-là, d’agression sexuelle à la suite d’un gala de la Fondation Hockey Canada à London, en Ontario, en juin 2018.
Elle a intenté une poursuite de 3,55 millions $ contre Hockey Canada, la LCH et les joueurs qui n’ont pas été identifiés. Le procès a été réglé. Les allégations contre les joueurs n’ont jamais été démontrées devant les tribunaux.
Hockey Canada a refusé de commenter, vendredi, la vérification judiciaire et la convocation du comité. Un porte-parole a référé La Presse canadienne à une déclaration précédente en réponse au règlement : «Hockey Canada est profondément troublé par les très graves allégations d’agressions sexuelles concernant des membres de l’équipe nationale junior de hockey 2017-2018. Dès que Hockey Canada a pris connaissance de cette affaire en 2018, nous avons contacté les autorités policières locales pour les informer. Le jour même, nous avons également retenu les services de Henein Hutchison LLP, un cabinet possédant une vaste expérience dans ce domaine, pour entreprendre une enquête interne indépendante approfondie et de formuler des recommandations sur les domaines d’amélioration que nous avons mis en œuvre et que nous continuerons de suivre.»
«La personne qui a porté les allégations a choisi de ne parler ni à la police ni à l’enquêteur indépendant de Hockey Canada et a également choisi de ne pas identifier les joueurs impliqués. C’était son droit et nous respectons pleinement ses souhaits. Nous avons réglé cette affaire et, dans le cadre de ce règlement, nous ne commenterons pas davantage.»
Mais ni le gouvernement canadien ni la LNH ne semblent vouloir fermer ce dossier.
St-Onge a affirmé lors d’une mêlée avec des journalistes avant la période des questions, jeudi, à Ottawa, qu’elle voulait une vérification judiciaire du règlement pour s’assurer que Hockey Canada n’a pas utilisé l’argent des contribuables pour régler l’affaire.
«Ce que je veux savoir et ce que, je pense, tous les Canadiens veulent savoir, c’est s’il y a eu des fonds publics utilisés pour dissimuler cette horrible histoire de viol collectif?» questionne St-Onge.
«L’autre chose que les Canadiens veulent savoir, c’est comment est-ce qu’une organisation sportive aussi importante au Canada a fait en sorte que les joueurs qui ont ces accusations-là contre eux ne sont pas imputables de leurs actions et qu’il y en a plusieurs parmi eux qui sont aujourd’hui dans la LNH. Et je pense que les Canadiens méritent de savoir», a-t-elle ajouté.
Le sport sécuritaire a occupé l’avant-scène des huit premiers mois de St-Onge au portefeuille des sports en raison d’une récente série de plaintes concernant des abus et des mauvais traitements dans le sport de haut niveau.
La ministre a révélé qu’elle exigera des comptes aux organisations pour faire le ménage dans les comportements inappropriés et abusifs.
L’aide gouvernementale représente 6 % du financement de Hockey Canada, selon le rapport annuel 2020-2021 de l’organisation, qui ne précise pas le montant.
Hockey Canada a reçu un total de 7,8 millions $ en financement de haute performance d’À nous le podium pour ses équipes nationales masculines et féminines au cours de la période quadriennale de quatre ans entre les Jeux olympiques d’hiver de 2018 et de 2022.
Étant donné que les accusés pourraient désormais être des joueurs de la LNH, cette ligue mène sa propre enquête.
«La Ligue nationale de hockey a été informée d’une poursuite concernant des allégations sexuelles déposée contre huit membres anonymes de l’équipe canadienne de hockey mondial junior 2018», a déclaré la LNH dans un communiqué.
«Nous avons ensuite reçu la déclaration contenant des allégations de comportement à la fois odieux et répréhensible.»
«Nous nous efforcerons de déterminer les faits sous-jacents et, dans la mesure où cela peut impliquer des joueurs qui sont maintenant dans la LNH, nous déterminerons quelles actions, le cas échéant, serait appropriée.»