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Dans un contexte de vieillissement accéléré de la population au Québec, le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) n’est toujours pas en mesure de répondre entièrement aux besoins de tous les aînés en perte d’autonomie.
Dans un contexte de vieillissement accéléré de la population au Québec, le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) n’est toujours pas en mesure de répondre entièrement aux besoins de tous les aînés en perte d’autonomie.
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C'est du moins ce qu'affirme la vérificatrice générale Guylaine Leclerc dans son rapport déposé mercredi. Cette dernière mentionne que le MSSS n’a pas réalisé de façon «régulière et complète» les projections de la demande d’hébergement de longues durées pour l'ensemble des aînés.
En 2020-2021, seulement 8 % des aînés en grande perte d'autonomie de 70 ans ou plus ont reçu 50 % ou plus des heures de services que requièrent leurs conditions.
«Si aucun changement n’est apporté, ils n’auront pas tous accès à des soins de longue durée publics d’ici 2028 ni à une intensité de services suffisante, autant en hébergement de longue durée qu’en soutien à domicile», indique le rapport.
Le coût supplémentaire estimé pour répondre à la demande d'ici 2028 est évalué à deux milliards $ par année.
La VG affirme qu'en date du 31 mars 2020, ce sont 2352 aînés qui attendaient une place dans un centre d'hébergement de longue durée. De ce nombre, au moins la moitié était en attente depuis au moins 6 mois et 181 personnes patientent depuis 2 ans.
Le ministère n’a toujours pas établi comment il paierait et organiserait les soins de longues durées aux personnes plus vulnérables dans un contexte de développements des soutiens à domicile, malgré la volonté du gouvernement de développer cette avenue dès le début des années 2000.
«Pour 59 % des aînés en grande perte d’autonomie qui bénéficiaient de services de soutien à domicile en 2020-2021, moins de 5 % de leurs besoins ont été comblés», avance-t-on dans le rapport.
Ainsi, Mme Leclerc soutient que le ministère n'est toujours pas en mesure d'établir quels seraient les coûts pour le «maintien à domicile d’un aîné en grande perte d’autonomie» et ajoute qu'aucune réflexion sur le «financement des soins de longue durée» ne semble avoir été entamée.
Les mesures additionnelles directes prévues pour le soutien à domicile des aînés totalisent à peu près 340 millions de dollars par année.
La VG recommande, entre autres, d'«établir un portrait juste de la demande future des aînés en grande perte d’autonomie pour des soins
de longue durée en tenant compte de l’évolution démographique ainsi que de l’état de santé de ces aînés et en assurer régulièrement la mise à jour.»
Il faudra que l'État adapte également le modèle d’offre et de financement en fonction de l'offre de soins à domicile tout en tenant la population au fait «des défis, des solutions proposées et du plan d’action ministériel relatifs à l’offre de soins de longue durée et à son financement.»
Le gouvernement Legault accueille favorablement les recommandations effectuées par la Mme Leclerc et signale qu'elles «s'inscrivent en parfaite complémentarité avec les mesures prises par le gouvernement ces derniers mois et sont cohérentes avec les objectifs et les orientations poursuivis dans les travaux réalisés actuellement.»
Le réseau de la FADOQ a réagi pour dénoncer «le laxisme et l'inaction» du gouvernement actuel et des précédents. Ce rapport «vient illustrer l'ampleur du défi auquel le Québec est confronté. Il y a urgence de corriger la situation», a commenté la présidente du réseau, Gisèle Tassé-Goodman.
De son côté, l'Association québécoise de défense des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) a accueilli le rapport de la vérificatrice «avec une grande inquiétude».
Avec des informations de la Presse canadienne