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«On ne cherche pas à excuser Mme Cournoyer. On cherche à mitiger, à établir sa réelle participation.»
Véronik Cournoyer, cette femme de Stanstead qui a participé avec son ex-conjoint Frédérick Brousseau aux agressions sexuelles répétées d’une fillette de 12 ans, écope d’une peine de deux ans moins un jour d’emprisonnement à purger dans la collectivité.
Lors de la première journée des représentations sur la peine, le 22 janvier, Cournoyer avait témoigné du régime de terreur que lui avait fait vivre son ex, au cours de leur relation. Brousseau a écopé d’une peine de 10 ans d’emprisonnement, jeudi dernier.
«On ne cherche pas à excuser Mme Cournoyer. On cherche à mitiger, à établir sa réelle participation», a notamment plaidé Me Stéphanie Landry, de la Couronne, devant la juge Claire Desgens, lundi, au palais de justice de Sherbrooke.
«Je pense qu’on personnalise une peine. Pas de gaité de cœur», a expliqué la procureure à la juge, en rappelant la gravité des gestes commis. «Cette femme-là avant de connaître cet individu-là a toujours été un actif pour la société», a plaidé son avocat, Me Guy Plourde.
Voyez le récapitulatif de Guillaume Cotnoir-Lacroix dans la vidéo liée au texte.
L'accusée Cournoyer ne respectait pas les critères pour une défense de «contrainte», qui aurait pu éventuellement mener à un acquittement dans son dossier. Pour la procureure de la Couronne, l'accusée avait la possibilité de sortir la victime de cette fâcheuse situation. «On aurait pu et dû s’attendre à ce qu’elle le fasse et c’est pour cette raison qu’elle a plaidé coupable», a argué Me Landry.
Au terme de sa peine de deux ans, Cournoyer devra respecter de nombreuses conditions pendant trois années supplémentaires.
«Je m’étais gardé une certaine réserve. Je veux que vous soyez consciente de ça», a indiqué la juge à l’accusée qui se tenait devant elle, retenant des larmes.
«Vous n’avez pas encore entièrement compris l’origine de votre soumission», a souligné la juge à l’accusée, rappelant tout le processus thérapeutique «essentiel» qui attendait Cournoyer.
Cournoyer avait plaidé coupable à un chef d'accusation d'agression sexuelle avec la participation d'un tiers et de possession de pornographie juvénile, en septembre dernier.
Lors des représentations sur la peine, Véronik Cournoyer s’est excusée à la victime, à sa mère et à ses proches. Questionnée par son avocat, Me Guy Plourde, elle n’a pas cherché à rejeter le blâme.
«Je ressens de la honte. Je me juge moi-même. Si ma fille n’était pas là sur cette terre, je ne serais pas là moi non plus. Je ne serais pas capable de vivre avec ça tous les jours, toutes les nuits. Je me sens comme une merde», a témoigné l’accusée.
La victime au dossier, qui se porte «mieux […] maintenant qu'ils sont enfermés et ne peuvent plus faire ces gestes là à des jeunes», est néanmoins déçue de la sentence imposée à Véronik Cournoyer.
«Je trouve que c'est rien pour un agresseur. Tous les gestes qu'elle a posés, c'est sa responsabilité», a tonné la jeune fille, quelques minutes après sa sortie de la salle de cour.
Mme Cournoyer a livré, dans son témoignage, le récit de sa relation avec Frédérick Brousseau, l’autre personne impliquée dans les agressions sexuelles. L’homme de 44 ans a plaidé coupable à une douzaine de chefs d’accusation, en janvier dernier. Ce dernier aurait manipulé, violenté et menacé Cournoyer pendant leur vie de couple.
Mme Cournoyer, qui a reconnu sa participation aux agressions sexuelles de la jeune victime dans ce dossier, était aussi présente lorsque M. Brousseau en agressait d’autres. La procureure de la Couronne, Me Stéphanie Landry, lui a demandé si elle avait aussi des pensées pour les autres victimes.
«À tous les jours […] J’aurais dû prendre mes clics et mes claques et crisser mon camp avec elles. Les faire sortir de là», a-t-elle argué. «Je le répéterai jamais assez, je suis désolée […] de ne pas avoir été assez forte pour la sortir de là.»