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L'accusé s'est défendu jeudi.
L’ex-moniteur scout Raphaël Bélisle nie catégoriquement avoir commis des gestes d’attouchements sur trois victimes mineures, à l’été 2022. Il a pris la barre pour sa défense, jeudi matin, dans le cadre de son procès pour agression sexuelle et contacts sexuels sur trois victimes alléguées qui avaient moins de 16 ans au moment des événements.
M. Bélisle a été ramené à l’ordre à plusieurs reprises par son avocate Kim Dingman, alors qu’il s’égarait parfois dans son témoignage ou fournissait des détails qui n’avaient pas de lien avec les agressions alléguées.
«Monsieur a noté plusieurs choses dans son téléphone et un carnet, donc c’est ce qui permet aussi d’avoir de bons souvenirs, mais c’est normal aussi pour une personne qui n’est pas habituée de témoigner devant la cour de donner beaucoup, beaucoup de détails et à un moment donné, c’est important de rester dans ce qui est pertinent aussi. C’est là qu’on pouvait intervenir», a expliqué Me Dingman, sur l’heure du dîner.
L’une des jeunes filles, dans son récit des événements, avait indiqué avoir été attouchée par l’accusé, lors d’une fin de semaine passée dans un chalet estrien, à l’été 2022. Plusieurs autres membres des scouts et d’autres animateurs se trouvaient aussi sur place. Alors qu’un petit groupe de personnes s’apprêtait à dormir sur le toit, M. Bélisle aurait enlacé en cuillère la jeune fille, aurait glissé sa main sur son ventre et lui aurait donné un bec sur le front. Il aurait également installé ses jambes sur elle, l’empêchant de sortir de cette emprise.
«C’est entièrement faux. Je n’aurais donné jamais donné un bec sur le front», a répondu Bélisle.
«Il n’y a rien qui se passe durant cette nuit-là», a-t-il répété quelques instants plus tard.
Une deuxième victime présumée a rapporté mercredi avoir dormi «au moins cinq fois» chez l'accusé. Lorsque questionné par son avocate, M. Bélisle a argué qu’aucun jeune n’avait dormi dans son lit, avant de revenir sur sa position. Deux jeunes filles auraient effectivement passé la nuit dans son lit à l’été 2022, alors qu’un groupe de scouts revenaient d’un voyage en Floride. En raison d’un accident de voiture, la bande serait revenue au condo de l’accusé vers 3h du matin.
«Les jeunes étaient vraiment fatigués donc ils se sont couchés au sous-sol […] Moi j’étais vraiment très éveillé», a-t-il expliqué. Deux jeunes filles seraient toutefois restées éveillées à l’étage et souhaitaient écouter un épisode de sitcom.
«Je ne voulais pas qu’ils dérangent tout le monde donc je leur ai prêté mon téléphone cellulaire […] Elles étaient dans mon lit, elles m’avaient demandé la permission pour dormir dans mon lit», a témoigné M. Bélisle, qui serait par la suite allé prendre une marche en pleine nuit. Il a insisté pour dire qu’il s’agissait de la seule fois où cette victime alléguée avait dormi dans son lit.
«Je suis conscient que ce n’est pas la meilleure option», a-t-il dit. Le jeune homme de 26 ans n’aurait pas dormi avec les jeunes filles.
Que ce soit pour les accusations d’avoir incité des jeunes filles à s’asseoir ou à se coucher sur lui, ou encore pour les allégations d’avoir parfois flatté certaines d’entre elles, il a répondu qu’il était «persuadé que ce n’est pas arrivé», que c’était «faux» ou «entièrement faux». Il nie aussi avoir regardé un film à caractère sexuel avec certains jeunes.
«J’ai à dire que c’est faux, que c’est entièrement faux. Qu’il n’y a jamais eu ça dans ma maison», a argué M. Bélisle, qui a toutefois avoué que des blagues absurdes pouvaient s’y trouver, avec des «jokes que oui, elles sont à caractère sexuel», a-t-il ajouté.
Le témoignage de l’accusé a duré environ trois heures. Il n’a pas été questionné par son avocate sur les motifs qui auraient pu pousser les victimes à mentir ou à inventer ces allégations.
«Ce serait difficile pour lui d’extrapoler à savoir pourquoi ces jeunes filles-là ont menti, explique son avocate Kim Dingman, en mêlée de presse. Il faut savoir que ça fait bientôt un an et demi que Monsieur a été arrêté et accusé. Ça fait longtemps que Monsieur attends l’opportunité d’expliquer sa version au tribunal», a-t-elle poursuivi.
Si tout se déroule comme prévu, M. Bélisle subira son contre-interrogatoire jeudi après-midi et les plaidoiries des deux parties devraient suivre par la suite.