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La victime a longtemps voulu garder le silence sur l’agression subite par les deux hommes âgés de 19 ans à ce moment.
La victime des deux ex-joueurs des Tigres de Victoriaville, reconnus coupables d’agression sexuelle, a soutenu lundi être tombée dans un piège le soir du crime et a eu de la difficulté à dénoncer les agissements des agresseurs.
La victime, qui était âgée de 17 ans au moment des faits, a relaté les conséquences du crime et du processus judiciaire sur sa personne dans le cadre de l’observation au sujet de la peine de Nicolas Daigle et Massimo Siciliano au palais de justice de Québec.
Voyez le reportage de Laurence Royer sur ce sujet dans la vidéo.
Elle a expliqué avoir longtemps culpabilisé sur ce qui s’était déroulé la nuit du 6 juin 2021 dans une chambre d’hôtel. La victime a longtemps voulu garder le silence sur l’agression subite par les deux hommes âgés de 19 ans à ce moment.
«Il y a eu peu plus de 2 ans, j’avais 17 ans, j’étais vulnérable. J’étais la sardine idéale pour leur filet à poissons. Je suis tombée dans un piège en pensant que c’était longtemps que c’était à moi de ne pas me retrouver là, à culpabiliser, à démentir la gravité de l’événement»
Ce soir-là, la victime est allée rejoindre Daigle dans sa chambre d’hôtel, précisant vouloir être seule avec lui. Toutefois, lorsqu’elle franchit le cadre de la porte, elle constate la présence de son coéquipier. La victime refuse maintes fois d’avoir une relation sexuelle à trois, mais face aux demandes insistantes des deux hommes, elle se sent coincée.
Aucune autre mesure n’a été prise pour s’assurer du consentement de la victime. Durant l’agression, il y a eu pénétration simultanée, anale et vaginale par les deux hommes.
Ce sont les parents de la femme qui l'ont encouragé fortement à dénoncer le crime. «Coupable ou non, on ne peut qu’être gagnant à dénoncer», a-t-elle lancé lors de sa lecture. «Grâce à la justice, je suis convaincue que ce que j’ai vécu n’aurait jamais dû se produire, que ce n’est pas de ma faute et que j’ai été victime d’agression sexuelle», a-t-elle avoué.
Le processus judiciaire a aussi été ardu à plusieurs égards pour la victime qui a souligné avoir ressenti de la colère lorsque Daigle et Siciliano ont penché vers l’option de plaider coupable aux accusations. «Pour la deuxième fois, j’ai senti qu’ils avaient le contrôle sur moi», a-t-elle soufflé, évoquant l’absence de procès.
Nicolas Daigle, qui a plaidé coupable aux accusations d’agression sexuelle, de production d’une vidéo intime de la victime et diffusion de cette vidéo, affirme vivre aujourd’hui avec «beaucoup de honte et de regret.»
Il a assuré que le processus judiciaire avait eu des effets néfastes sur sa vie, notamment en ce qui concerne ses études, ses relations familiales, ainsi que sa carrière professionnelle de hockeyeur. «Je sais que ce rêve-là est inatteignable», a raconté Daigle. «En raison des gestes que j’ai commis, que je regrette, je sais que c’est impossible de jouer à un niveau professionnel».
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L’ancien joueur a garanti avoir consulté des experts afin d’obtenir un rapport sur ses agissements et a confirmé vouloir continuer à consulter une psychologue. Il s’est aussi dit ouvert à faire des travaux communautaires si le tribunal le juge nécessaire ou dédommager la victime, à qui il a adressé une lettre d'excuse.
Reconnu coupable d'un chef d'accusation d’agression sexuelle, Massimo Siciliano devait pour sa part témoigner ce mardi.