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Le gouvernement Legault déposera mercredi un projet de loi qui vise à limiter le recours aux agences privées dans le domaine de la santé.
Le gouvernement Legault déposera un projet de loi qui vise à limiter le recours aux agences privées dans le domaine de la santé.
Le ministre de la Santé Christian Dubé avait affirmé, en décembre dernier, désirer s'affranchir des agences privées. Il avait confirmé au Journal de Montréal qu'il planchait sur un projet de loi.
Le ministre Dubé donnera plus de détails sur son projet de loi à l'Assemblée nationale dans le cadre d'une séance d'information technique à 15h, le 15 février.
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Le sous-ministre associé à la Direction des ressources humaines et de la rémunération, Daniel Paré, accompagnera Christian Dubé avec l'avocat spécialiste en conditions de travail du Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux, Jocelyn Beaudoin.
En décembre dernier, le gouvernement du Québec lançait un appel d’offres qui prévoyait l’octroi aux agences privées de plus de huit millions d’heures de travail par année à des employés en soins infirmiers et en assistance, soit des infirmières, infirmières cliniciennes, infirmières auxiliaires, préposés aux bénéficiaires et auxiliaires, ces fameuses employées devant alléger les tâches administratives des infirmières.
Québec visait ainsi à combler des heures de travail dans l’ensemble des régions du Québec à coup de dizaines, parfois de centaines de milliers d’heures par année selon les régions, ce qui était vu par d'aucuns comme un symptôme de la dépendance du système de santé québécois envers le privé.
Le gouvernement du Québec a dépensé plus de 3 milliards de dollars dans les agences privées au cours des six dernières années. Pour la présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Magalie Picard, cette situation «n’a aucun impact positif» sur le réseau de la santé.
Mme Picard avance qu’il s’agit d’un problème pour la qualité des soins offerts, car les travailleurs du secteur privé ne connaissent pas les dossiers des patients aussi bien que ceux du secteur public.
Elle souhaite d’ailleurs que le projet de loi du ministre «aura des dents».
«Ça prend un coup de barre. Ça prend cette vision qu’à court terme, un an ou deux, que le public n’utilise plus du tout les services des agences privées», lance la présidente de la FTQ.
Voyez l’entrevue intégrale d’Étienne Fortin-Gauthier dans la vidéo.
À la fin janvier 2023, la publication TikTok d'une infirmière québécoise du nom d'Enya Jaime en faisait réagir plusieurs. L'infirmière clinicienne incorporée de la région de Montréal avait partagé son salaire à «temps partiel» en agence.
En tout, Mme Jaime disait avoir fait sept quarts de travail de sept heures et demi en 14 jours pour un revenu brut de 4300 dollars. Cinq de ces quarts ont été travaillés pour une agence qui l’a payée 90 dollars l’heure, alors que la deuxième agence lui a offert un montant de 63 dollars l’heure pour ses services.
Selon les dernières données du gouvernement du Canada concernant les infirmières du réseau public de (16 novembre 2022), le salaire médian s’établit à 37 dollars l’heure et le «haut» salaire s’élève à 45,44 dollars l’heure.
Mais le salaire n’est pas tout. Les récents épisodes aux urgences, notamment à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, ont démontré que les conditions de travail et le temps supplémentaire obligatoire (TSO) sont des épines pour les soignants du réseau public.
En date du 17 décembre 2022, il manquait 3871 infirmières techniciennes et cliniciennes dans le réseau québécois, selon les données du tableau de bord du ministère de la Santé. À cela on peut ajouter 1708 infirmières auxiliaires recherchées pour un total de 5500 postes à combler.
De plus de nombreuses infirmières partiront à la retraite au cours des prochaines années. Ce sont en effet 1325 infirmières qui prendront leur retraite en 2022-2023, 1237 en 2023-2024 et 1154 en 2024-2025.
Avec de l'information d'Alex Sauro pour Noovo Info et de La Presse canadienne.