Début du contenu principal.
Le nombre d’éclosions de maladies qui sont passées des animaux aux humains a bondi de plus de 60 % en Afrique au cours des dix dernières années.
Le nombre d’éclosions de maladies qui sont passées des animaux aux humains a bondi de plus de 60 % en Afrique au cours des dix dernières années, a prévenu jeudi l’Organisation mondiale de la santé, une tendance inquiétante qui fait craindre que la planète soit confrontée dans l’avenir à d’autres maladies d’origine animale comme l’Ebola, la variole simienne et le coronavirus.
On a constaté une hausse de 63 % du nombre de maladies animales qui ont fait le saut aux humains entre 2012 et 2022, comparativement à la décennie précédente, a indiqué par voie de communiqué l’agence onusienne de la santé.
Un bond particulier a été mesuré entre 2019 et 2020, quand les maladies d’origine animale passées aux humains ont représenté la moitié des crises de santé publique en Afrique, a précisé l’OMS. Des maladies comme l’Ebola et d’autres fièvres hémorragiques ont été responsables de 70 % de ces éclosions, en plus de maladies comme la variole simienne, la dengue, l’anthrax et la peste.
«Nous devons agir maintenant pour endiguer les zoonoses avant qu’elles ne causent des infections répandues et pour empêcher l’Afrique de devenir un point chaud des maladies animales émergentes», a prévenu par voie de communiqué la directrice de l’OMS en Afrique, la docteure Matshidiso Moeti.
Si des maladies d’origine animale infectent des humains en Afrique depuis des siècles, des développements récents (comme des déplacements rapides sur le continent) permettent aux virus de traverser plus facilement les frontières, a-t-elle ajouté.
L’OMS a aussi souligné qu’on retrouve en Afrique la croissance démographique la plus rapide, ce qui accentue l’urbanisation et réduit l’espace dont disposent les animaux sauvages. Des experts craignent aussi que des éclosions qui auraient été auparavant confinées à des régions rurales reculées ne puissent maintenant se propager aux grandes villes africaines reliées au reste de la planète, ce qui pourrait permettre aux maladies de se propager à travers le monde.
Lors de l’éclosion de virus Ebola qui a touché l’ouest de l’Afrique à compter de 2014, c’est seulement quand la maladie a atteint les capitales que la propagation a explosé, faisant ultimement plus de 10 000 victimes et rejoignant plusieurs villes européennes et américaines.
Avant le mois de mai, la variole simienne avait été responsable d’éclosions importantes seulement dans le centre et l’ouest de l’Afrique, où elle infectait des gens depuis des décennies. Les Centres de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis témoignent maintenant de 11 000 cas dans 65 pays, dont une majorité où la maladie n’avait jamais été vue auparavant.
L’OMS a annoncé la tenue d’une rencontre la semaine prochaine pour déterminer si la variole simienne constitue une urgence mondiale.