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Le co-porte-parole de Québec solidaire a vivement réagi au reportage dévoilant les pratiques de l’homme d’affaires québécois milliardaire qui aurait recruté et payé plusieurs jeunes filles entre 1994 et 2006 dans le but d’obtenir des faveurs sexuelles.
Le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, réclame des explications du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et une intervention du ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, concernant l’affaire Robert G. Miller.
Interpellé au sujet de cette enquête de Radio-Canada lors d’un point de presse jeudi matin, Gabriel Nadeau-Dubois a vivement réagi au reportage dévoilant les présumées pratiques sexuelles de l’homme d’affaires québécois milliardaire qui aurait recruté et payé plusieurs jeunes filles entre 1994 et 2006 dans le but d’obtenir des faveurs sexuelles.
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Nuits à l’hôtel — ou à sa maison cossue de Westmount —, voyages, bijoux, vêtements, cellulaires et sommes d’argent variant de 1000$ à 4000$, Robert Miller aurait usé de plusieurs stratégies pour arriver à ses fins. Des gens de sa garde rapprochée et certaines présumées victimes auraient participé au recrutement des jeunes filles.
Dans l'enquête, on dévoile qu’un avocat de M. Miller aurait assisté à des rencontres entre des policiers et de présumées victimes alors qu’une enquête avait été amorcée en 2009 par l’escouade d’Exploitation sexuelle des mineurs du SPVM sur les agissements de Miller et sur la participation possible de tiers dans son stratagème de recrutement.
Le SPVM a mis fin à l’enquête en 2009. Aucune accusation n’a été déposée.
«Si ça se confirme, qu’un avocat de M. Miller était présent lors de la rencontre entre les policiers et les présumées victimes, nous avons un très, très, très gros problème. Ce n’est pas censé se passer comme ça au Québec», a mentionné Gabriel Nadeau-Dubois.
Le co-porte-parole de Québec solidaire s’attend «à ce que des gens refassent leur devoirs» en lien avec cette histoire.
«Nous avons fait une Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs parce que nous souhaitions avancer sur ce dossier», rappelle-t-il.
«Des histoires comme ça c’est à glacer le sang, ça me fout les jetons, sur le plan personnel et sur le plan politique. Ce n’est pas ça le Québec qu’on veut», conclut Gabriel Nadeau-Dubois.
Interrogé à l'Assemblée nationale par la députée solidaire de Mercier, Ruba Ghazal, le ministre de la Justice François Bonnardel a fait savoir qu'il avait lu cette histoire.
«Quand j'ai lu cette histoire, ce matin, je vais vous dire comme je le pense, j'ai trouvé ça dégueulasse, dégueulasse. Je pense que tout le monde qui a lu cette histoire le trouve aussi», a-t-il affirmé.
Invité à dire s'il allait intervenir auprès du SPVM concernant le travail des policiers lors de l'enquête sur Robert Miller, le ministre Bonnardel a fait savoir que les victimes doivent avoir confiance aux autorités en place.
«Ces victimes doivent avoir confiance au système judiciaire, doivent avoir confiance aux équipes spécialisées qui ont été formées dans les corps de police, doivent avoir confiance aux tribunaux spécialisés qui ont été mis en place par le ministre de la Justice, supportés par le ministère de la Sécurité publique. Le travail est fait», a-t-il affirmé.
François Bonnardel a aussi rappelé la création d'une équipe intégrée pour la lutte contre le proxénétisme.
«Il y a exactement, du 1er octobre 2021 au 30 septembre 2022, 177 dossiers d'enquête, 47 perquisitions, 100 arrestations, quatre opérations clients menant à l'arrestation de 27 individus… et déployé 58 ressources policières supplémentaires. On fait le travail. On prend au sérieux la situation», soutient le ministre de la Sécurité publique.