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La «complaisance, le silence et la négligence» des Églises et de leur Association «ont permis aux abus» de Claude Guillot de «continuer et de s’aggraver, causant ainsi de graves préjudices aux enfants», argumentent les demandeurs.
Un recours collectif a été déposé contre le pasteur Claude Guillot, les Églises baptistes de Québec-Est et de Victoriaville ainsi que l’Association d’Églises évangéliques au Québec. Les demandeurs les accusent d’avoir été informées des abus sur des enfants perpétrés par le pasteur et de n’avoir rien fait.
En avril, Claude Guillot a été reconnu coupable de sévices physiques et psychologiques sur cinq pensionnaires dont il était responsable. Au total, il a été reconnu coupable de 18 chefs d’accusation pour voies de fait, harcèlement et séquestration qui sont survenus entre 1982 et 2014 à Victoriaville et à Québec. Les audiences sur sentence devraient débuter prochainement.
À la délivrance du verdict, les victimes étaient soulagées, mais souhaitaient tout de même poursuivre des démarches judiciaires au civil. Le recours collectif contre le pasteur et les institutions religieuses a été déposé, ce lundi. Les demandeurs, Marc Levasseur et Jonathan Seanosky, souhaitent obtenir chacun 2 M$.
M. Levasseur et M. Seanosky argumentent que la «complaisance, le silence et la négligence» des Églises et de leur Association «ont permis aux abus» de Claude Guillot de «continuer et de s’aggraver, causant ainsi de graves préjudices aux enfants», peut-on lire dans la demande introductive d’instance.
Les «méthodes éducatives» et correctionnelles du pasteur incluaient notamment des châtiments corporels, comme des coups de palette de bois sur des enfants du préscolaire.
Cette violente approche a mené à son congédiement de l’École la Bonne Semence où il était le directeur, en mai 1984. C’est le pasteur principal de l’Église de Victoriaville, Gabriel Cotnoir, qui a congédié Claude Guillot.
M. Cotnoir était également le président du conseil d’administration de l’Association d’Églises évangéliques au Québec, établissant ainsi que les parties défenderesses étaient au courant des abus physiques, selon les demandeurs.
«Malgré le congédiement de Guillot par Gabriel Cotnoir pour le motif qu’il abusait des enfants, ni l’Église de Victoriaville, ni l’Association n’ont dénoncé les abus de Guillot», ont écrit les demandeurs.
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Claude Guillot s’est joint à l’Église évangélique baptiste de Québec-Est, en janvier 1985. Après sa démission avec l’Association, qui se serait déroulée en «bons termes», le pasteur a opéré une école-église nommée l’Académie dans le sous-sol de sa maison de 2003 à 2015, soit l’année de son arrestation dans le dossier criminel.
«Guillot y avait installé de multiples caméras de surveillance, il avait vissé les fenêtres dans les cadres et enlevé les manivelles afin qu’elles ne puissent pas être ouvertes», ont écrit les demandeurs.
Le pasteur a continué d’utiliser ses méthodes correctionnelles violentes contre les pensionnaires. Certains d’entre eux demeuraient sur place.
Cette école-église «clandestine» aurait été opérée sous le contrôle et le budget de l’Église de Québec-Est.