«Adoptez-nous comme 11e province»: des Canadiens accueillis en héros aux États-Unis

Ce texte est la traduction d’un article de CTV News.

Une foule de près de 200 Américains, vêtus de rouge et de blanc, s'est rassemblée jeudi devant le terminal de ferry de Port Angeles, dans l'État de Washington, pour accueillir les voyageurs canadiens en provenance de Victoria, en Colombie-Britannique. Ils portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Nous aimons la poutine» et «Adoptez-nous comme 11e province», agitaient des drapeaux canadiens et acclamaient les véhicules et les passagers qui sortaient du bateau après une traversée de 90 minutes.

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«Nous vous respectons vraiment. Nous vous aimons. Notre président ne nous représente pas», a lancé Tom Peet, un habitant de Port Angeles, à CTV News, en référence à la menace de Donald Trump d'imposer des droits de douane de 25 %.

«Les vrais Américains vous aiment», a-t-il ajouté. Pour les voyageurs qui débarquaient du premier ferry Coho de 2025 reliant Port Angeles à la capitale de la Colombie-Britannique, l'effusion d'affection était inattendue et émouvante, y compris pour Sheila Taylor, de Victoria.

Le mari de Taylor vit du côté américain de la frontière. «C'est tellement réconfortant et j'apprécie que toutes ces personnes prennent le temps», a-t-elle exprimé. «C'est très émouvant, je viens tout le temps, et c'est effrayant, vous savez?»

Le plan tarifaire de Trump et les menaces de boycott des voyages aux États-Unis qui en découlent de la part des Canadiens font peur à de nombreuses villes frontalières sur le plan économique, et de nouvelles données de l'État de Washington indiquent que de nombreux Canadiens pourraient tenir leur promesse.

Les chiffres de la circulation frontalière publiés par le Whatcom Council of Governments montrent que la circulation en février 2025 aux postes frontaliers entre la Colombie-Britannique et l'État de Washington a diminué de 20 à 40 %, avec une forte baisse au cours du récent long week-end. À Port Angeles, si ces chiffres continuent de baisser, les autorités municipales craignent des conséquences désastreuses.

«C'est une période très troublante», a avoué Sam Grello, directeur exécutif du quartier riverain de la ville. Selon lui, une baisse prolongée des visites canadiennes entraînerait des fermetures d'entreprises et affecterait des centaines d'emplois.

«C'est surréaliste. Ça ne semble pas normal. Ce n'est pas normal», a poursuivi Grello, ajoutant qu'il espérait que ce ne soit qu'un épisode chaotique mais bref dans les relations canado-américaines.

«Nous espérons que cela disparaîtra. Nous voulons revenir à une époque où nous nous disputions pour des choses stupides comme Ryan Reynolds. Rendez-le-nous. Nous en avons assez de lui. Nous en avons assez de lui. Il est surexposé dans notre pays», a lancé Grello en riant.