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Adèle Sorella, qui avait déjà été reconnue coupable du meurtre au deuxième degré de ses filles à deux reprises, a été acquittée lundi, à l'issue de son troisième procès.
Adèle Sorella, qui avait d'abord été reconnue coupable du meurtre de ses filles au premier degré en 2013, puis de meurtre au deuxième degré en 2019, a finalement été acquittée lundi, à l'issue de son troisième procès.
Le troisième procès s'est déroulé devant la juge Myriam Lachance de la Cour supérieure du Québec à Laval plus tôt cet automne, mais sans aucun témoin ni nouvelle preuve.
La juge Lachance a déclaré lundi dans sa décision, dont la présentation a pris près de trois heures, qu'il y avait des lacunes dans la théorie de la Couronne l'ayant amenée à acquitter Mme Sorella de deux chefs d'accusation de meurtre.
Amanda De Vito, 9 ans, et Sabrina De Vito, 8 ans, ont perdu la vie en 2009. Les corps ne portaient aucun signe de violence et la cause de leur mort n’a jamais été déterminée. Quelques heures plus tard, leur mère, au volant d’une voiture, percutait un poteau électrique à toute vitesse.
Adèle Sorella avait été reconnue coupable pour la première fois, en 2013, du meurtre au premier degré des deux filles. Elle était automatiquement condamnée à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. Mais le verdict de culpabilité a été annulé en 2017 par la Cour d’appel, qui a alors ordonné la tenue d’un nouveau procès.
À l’issue de ce deuxième procès, en 2019, un jury l’avait reconnue coupable de deux chefs de meurtre, mais au deuxième degré cette fois.
Toutefois, la Cour d’appel a ordonné la tenue d’un troisième procès et reprochait à la juge de première instance d’avoir commis une erreur en refusant à l’accusée de plaider «la thèse de l’implication du crime organisé» dans le meurtre des deux filles.
Dans ce troisième procès, la Couronne tentait encore une fois de démontrer qu’Adèle Sorella a tenté de se suicider en amenant avec elle ses enfants. La procureure au dossier, Me Marie-Claude Bourassa, a indiqué à la sortie de la salle de Cour qu'elle et son équipe allaient prendre le temps de lire le long et très étoffé jugement avant de faire des commentaires.
Elle a toutefois souligné que «peu importe l'issu du dossier, simplement mentionner qu'aujourd'hui, on a les fillettes dans nos pensées et toutes les personnes qui ont été impliquées depuis 15 ans.»
Du côté de la défense, on soutenait que les deux fillettes ont été des victimes du crime organisé, alors que celles-ci étaient les enfants de Giuseppe De Vito, un membre influant de la mafia montréalaise.
Giuseppe De Vito était en cavale au moment de la mort des filles. Il était recherché par la police dans le cadre de l'opération Colisée, une opération d'envergure contre la mafia en 2006.
La juge a noté qu'elle avait dit à sa famille qu'elle s'inquiétait pour sa sécurité et celle des filles parce que son mari entrait dans la clandestinité.
Mais bien qu'il se soit caché des autorités, De Vito avait accès à la maison, après avoir fait installer des jeux d'arcade dans le domicile, a indiqué la juge. Il avait également rencontré sa femme et ses enfants à plusieurs reprises au fil des années depuis sa fuite.
Le tribunal a également appris qu'un système de surveillance vidéo sophistiqué avait été déconnecté avant la mort des filles.
De Vito a été arrêté en 2010 et tué dans une prison à sécurité maximale en 2013, après avoir été empoisonné.
Voyez tous les détails avec Marie-Pier Boucher dans la vidéo.
Avec de l'information d'Alex Sauro et de Marie-Pier Boucher pour Noovo Info et de La Presse canadienne.
Note de la rédaction: l'amorce initiale de cet article indiquait qu'Adèle Sorella avait été reconnue coupable de meurtre au deuxième degré à deux reprises. Or, elle a d'abord été reconnue coupable de meurtre au premier degré, puis de deuxième degré. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.