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«Nous allons prendre le temps nécessaire pour négocier le meilleur accord possible.»
Le Canada «ajustera» ses droits de douane de rétorsion sur l'acier et l'aluminium importé des États-Unis afin qu'ils «reflète(nt) les avancées obtenues» dans les efforts pour conclure une entente avec les États-Unis, a indiqué le premier ministre Mark Carney.
«Nous allons prendre le temps nécessaire pour négocier le meilleur accord possible pour le Canada, mais pas plus longtemps», a-t-il répété, jeudi, dans le foyer de la Chambre des communes.
M. Carney rebondissait sur l'annonce faite plus tôt cette semaine lors du Sommet du G7 à Kananaskis, en Alberta, voulant que le président Donald Trump et lui aient convenu de continuer les négociations en vue de conclure un accord permettant de faire tomber les droits de douane américains dans les 30 prochains jours.
Le premier ministre a également signalé jeudi qu'Ottawa limitera dès le 30 juin l'accès aux contrats fédéraux d'acier et d'aluminium aux entreprises canadiennes et celles de «partenaires fiables qui offrent un accès réciproque aux fournisseurs canadiens par l'entremise d'accords commerciaux».
Les travailleurs de l'acier et de l'aluminium sont «sur la ligne de front», a-t-il soutenu. «Nous les protégerons ainsi que leurs familles et nous le ferons avec urgence et détermination.»
En réaction, le porte-parole du Bloc québécois en matière de ressources naturelles et député de Jonquière, Mario Simard, a jugé que M. Carney admet son «impuissance» en utilisant «un tire-poids» contre les États-Unis.
«Faut mettre en place quelque chose qui ressemblait à la subvention salariale qui permettrait à ces gens-là, à tout le moins, de reprendre un peu leur souffle dans le contexte actuel. Mais, présentement, ces gens-là, ils sont devant rien. Ce qu'on leur propose, c'est des prêts», a-t-il dit.
Quelques heures plus tôt, la ministre de l'Industrie, Mélanie Joly, a affirmé que les industries canadiennes de l'acier et de l'aluminium vivent une situation d'urgence.
«Il y a urgence en la demeure. (...) Il faut agir vite et on va agir vite», a-t-elle déclaré jeudi en se rendant à la réunion du conseil des ministres.
Mme Joly a dit être en contact plus tôt en journée avec de grands patrons des deux secteurs et qu'elle comprend que les travailleurs sont anxieux.
Ses commentaires surviennent alors que les dirigeants de l'Association canadienne des producteurs d'acier et du Syndicat des Métallos sont en visite sur la Colline du Parlement.
Au début du mois, le président Donald Trump a mis sa menace à exécution et a doublé, à 50 %, ses droits de douane sur l'acier et l'aluminium importés par les États-Unis, invoquant la nécessité de protéger la sécurité nationale et les industries américaines.
L'industrie sidérurgique canadienne avait alors exhorté le gouvernement fédéral à égaler ces droits de douane, s'inscrivant dans un mouvement croissant exigeant des représailles rapides.
Le gouvernement du Canada estime que les droits de douane de M. Trump sont «illégaux et injustifiés». Il prédit qu'ils porteraient préjudice à l'industrie et aux travailleurs américains.
Dans un communiqué, l'Association de l'aluminium du Canada a dit se réjouir de l'annonce faite par le gouvernement fédéral.
«Nous estimons que ces annonces établissent un juste équilibre entre l'envoi d'un signal fort en faveur de négociations ciblées et accélérées et l'adoption d'une approche mesurée grâce à des contre-tarifs adaptés et des politiques d'approvisionnement réciproques», a déclaré le président et chef de la direction de l'Association, Jean Simard.
«Dans cette situation en rapide évolution, qui pourrait avoir des répercussions financières importantes en raison de réactions incontrôlables du marché, nous aurons besoin et rechercherons la souplesse et la rapidité des interventions gouvernementales si nous atteignons la date limite de 30 jours sans avoir trouvé de solution positive», a-t-il ajouté.