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«Nous verrons si le financement, la réglementation et la volonté politique suivront.»
Le plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) présenté par le gouvernement Trudeau mardi est salué par les groupes écologistes, qui le qualifient de «crédible» et «ambitieux» en émettant toutefois des bémols.
Pour Équiterre, il s'agit d'«un plan complet dans les limites de la cible actuelle», l'organisation relevant que c'est la première fois que tous les secteurs sont pris en considération dans le calcul.
«Nous verrons si le financement, la réglementation et la volonté politique suivront», a déclaré par communiqué son directeur des relations gouvernementales, Marc-André Viau.
Équiterre a déploré que la feuille de route mise de l'avant soit conçue pour atteindre seulement le bas de la fourchette de réduction des émissions de GES fixée pour 2030 par le Canada, soit une baisse de 40 % à 45 % par rapport au niveau de 2005.
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«On a envie de dire ''enfin'' parce que c'est la première fois qu'on a entre les mains une stratégie aussi détaillée pour atteindre l'objectif qu'on s'est fixé. Par contre, si on veut limiter la hausse des températures à 1,5 degré et atteindre la carboneutralité d'ici 2050, la prochaine étape consiste maintenant à rehausser la cible actuelle», a ajouté M. Viau.
Même son de cloche du côté de la Fondation Suzuki, qui identifie cet élément comme une des «principales lacunes» du plan. Le groupe environnemental critique aussi le fait que la réduction potentielle pour le secteur pétrolier et gazier n'est établie qu'à 31 % d'ici 2030, soit «bien en deçà des 40 à 60 % que les analyses montrent comme étant atteignables».
Dans son plan, le gouvernement Trudeau définit les 31 % comme «une projection de la contribution du secteur [qui] servira de guide pour le travail du gouvernement du Canada avec l'industrie, les intervenants, les provinces et les territoires, les peuples autochtones et d'autres groupes afin de définir et de développer le plafond pour les émissions du secteur pétrolier et gazier».
Nature Québec estime carrément qu'Ottawa donne un «passe-droit» à l'industrie pétrolière et gazière même s'il accueille favorablement, de façon générale, le plan dévoilé.
«[Ce secteur] n'aura pas à contribuer autant que les autres secteurs à l'atteinte de notre cible de réduction pour 2030. Ce sont les autres secteurs qui devront faire des efforts colossaux pour compenser l'entêtement d'Ottawa à ne pas imposer de réduction à la production de pétrole et de gaz», a réagi la directrice générale, Alice-Anne Simard, par communiqué.
Plusieurs groupes environnementaux jugent en outre que le gouvernement mise trop sur le captage et stockage de carbone en notant que la technologie n'a pas donné les résultats escomptés jusqu'à présent.