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«Non, je ne suis pas prêt à dire que c'est une promesse brisée», a lancé François Legault.
Même s'il a renoncé à son engagement de réaliser un troisième lien routier entre Québec et Lévis, François Legault assure qu'il n'a pas rompu sa promesse.
Le premier ministre répondait mercredi aux questions du chef de l'opposition officielle, Marc Tanguay, à l'occasion de l'étude des crédits budgétaires du ministère du conseil exécutif.
Le gouvernement caquiste est accusé d'alimenter le cynisme depuis qu'il a annoncé la semaine dernière qu'il renonçait à son engagement phare, qu'il avait promis de réaliser coûte que coûte.
Durant l'échange, M. Legault a de nouveau refusé de s'excuser, allant jusqu'à contredire sa ministre des Relations internationales, Martine Biron, qui reconnaissait cette semaine que c'était une promesse brisée.
«À partir du moment où les données sur lesquelles on se base pour faire une promesse changent, bien moi je ne considère pas que c'est une promesse brisée», a déclaré M. Legault.
«Non, je ne suis pas prêt à dire que c'est une promesse brisée», a-t-il renchéri.
Jeudi dernier, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a mis la hache dans le projet routier, citant une baisse d'achalandage et la réduction des temps de parcours dans la région en raison du télétravail.
Mme Biron a-t-elle eu tort de qualifier l'épisode de promesse brisée? «C'est une question d'interprétation», a lâché M. Legault, en notant que le député de Lévis, Bernard Drainville, avait «choisi» de s'excuser à ses électeurs.
Lui-même ne fait pas ce choix. «Je n'ai pas à m'excuser de prendre mes responsabilités», a persisté et signé François Legault. D'ailleurs, si c'était à recommencer, il affirme qu'il ne ferait rien de différent.
Par ailleurs, mercredi, le premier ministre a moussé son projet de construire un troisième lien entre Québec et Lévis qui serait uniquement dédié au transport en commun. Un engagement ferme, a-t-il dit.
M. Legault a affirmé à deux reprises que le gouvernement fédéral allait payer 40 % de la facture totale de ce nouveau projet, tout en reconnaissant qu'aucune discussion sérieuse n'avait été entamée avec Ottawa.
Il n'a précisé ni le tracé, ni le mode de transport collectif retenu, ni le coût du projet lors de l'étude des crédits, mercredi. Ce pourrait être un passage pour les autobus, un tramway, un métro ou un REM, selon lui.
«N'oublions pas que le fédéral va payer 40 % des coûts du projet», a-t-il déclaré, en ajoutant pour le bénéfice de M. Tanguay: «Je ne vois pas pourquoi le fédéral ne serait pas là. On envoie des impôts à Ottawa».
Le premier ministre a affirmé qu'il n'avait pas envisagé un scénario où le Parti conservateur de Pierre Poilievre prendrait le pouvoir. Ce dernier déclarait récemment qu'il ne financerait pas un troisième lien qui exclut les autos.
Par ailleurs, lors d'un échange avec Gabriel Nadeau-Dubois, M. Legault s'est refusé à divulguer les coûts associés aux quatre scénarios de tunnel qui étaient à l'étude depuis avril 2022.
Ces chiffres, que M. Legault assure n'avoir pas vus, sont caviardés dans le document qui a été mis en ligne la semaine dernière.
«C'est non, a-t-il tranché. Je ne vais pas démarrer un débat public sur des chiffres qui ne sont pas validés.» La diffusion des estimations des coûts «pourrait nuire à la bonne gestion du projet», a-t-il également argué.
Ce à quoi le chef parlementaire de Québec solidaire a rétorqué: «Cette information-là va rester secrète, c'est dommage. Cette transparence-là aurait été la bienvenue.»
Par contre, chose certaine, les travaux du bureau de projet du troisième lien ont coûté en cinq ans aux contribuables quelque 28,6 millions $, a confirmé le premier ministre.