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Selon un nouveau sondage, environ la moitié des Américains croient que l’ancien président Donald Trump devrait être accusé d’un crime pour son rôle dans l’attaque du Capitole américain le 6 janvier 2021.
Selon un nouveau sondage, environ la moitié des Américains croient que l’ancien président Donald Trump devrait être accusé d’un crime pour son rôle dans l’attaque du Capitole américain le 6 janvier 2021.
L’enquête de l’Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research révèle que 48 % des adultes américains dissent que l’ancien président républicain devrait être accusé d’un crime pour son rôle, tandis que 31 % disent qu’il ne devrait pas être accusé. Vingt pour cent supplémentaire disent ne pas en savoir assez pour avoir une opinion. Cinquante-huit pour cent des personnes interrogées estiment que M. Trump porte une grande ou une assez grande part de responsabilité dans ce qui s’est passé ce jour-là.
Le sondage fut réalisé après cinq audiences publiques de la commission de la Cambre qui enquête sur le 6 janvier. Cherchant à dépeindre la culpabilité criminelle potentielle de Trump dans les événements qui ont conduit à l’insurrection mortelle. Ce sondage a été réalisé avant l’audience surprise de mardi, à laquelle a participé Cassidy Hutchinson, ancienne collaboratrice de Trump à la Maison Blanche. Selon les experts, son témoignage explosif a fourni la preuve la plus convaincante à ce jour que l’ancien président pourrait être lié à un crime fédéral.
Les opinions sur la responsabilité pénale de M. Trump se répartissent de manière prévisible entre les partis, 86 % des démocrates et seulement 10 % des républicains estiment que M. Trump devrait être accusé d’un crime. Parmi les républicains, 68 % affirment qu’il ne devrait pas être inculpé et 21 % n’arrivent pas à se positionner. Il n’en reste pas moins que le fait que près de la moitié du pays estime qu’il devrait être poursuivi est une position remarquable pour l’ancien président. Ce qui laisse entrevoir les difficultés auxquelles il pourrait être confronté s’il se représente à la Maison Blanche en 2024.
Pour Ella Matze, une démocrate de Caroline du Sud, la culpabilité de Trump est claire depuis le début, lorsqu’il a encouragé ses partisans à marcher vers le Capitole le matin du 6 janvier et à «se battre comme l’enfer».
«C’était destiné à provoquer la violence parce qu’il ne cessait de les encourager», déclare l’homme de 86 ans à l’Associated Press. «Lors des événements, j’ai tout regardé et j’ai simplement pensé pourquoi personne n’arrête ça? Pourquoi ne l’arrête-t-il pas?».
Chris Schloemer, un indépendant du Texas, a conclu que Trump porte la responsabilité d’avoir encouragé la foule avec ses affirmations sans fondement de fraude électorale. Mais, l’homme de 61 ans ne rejette pas la faute uniquement sur Trump.
Schloemer estime que les républicains au Congrès ont également une part de responsabilité dans ce qui s’est passé ce jour-là : «J’ai l’impression que les gens avaient peur de Donald Trump, surtout les politiciens républicains, ils n’ont donc pas voulu le freiner, et je pense que cela l’a encouragé».
Et il n’est pas le seul. Alors que l’opinion sur le rôle de Trump n’a pas changé depuis décembre, les Américains sont un peu plus enclins aujourd’hui qu’à l’époque de dire que les républicains au Congrès sont en grande partie responsables des événements du 6 janvier.
C’est maintenant quarante-six pour cent des Américains qui l’exprime ouvertement, une légère augmentation par rapport à 41 % en décembre. Par ailleurs, 21 % des personnes interrogées déclarent que les législateurs républicains ont une certaine responsabilité et 30 % disent ne pas les tenir responsables. Le changement dans la proportion de ceux qui disent que les républicains au Congrès ont une grande part de responsabilité est dû principalement aux démocrates et aux indépendants.
Ulysses Bryant, un démocrate de Floride, a déclaré que, bien qu’il ait toujours pensé que Trump et les émeutiers devraient être accusés d’un crime, il n’avait pas connaissance de l’implication des républicains du Congrès avant de commencer à suivre les audiences.
Près de 6 Américains sur 10 (56 %) disent avoir suivi les informations sur les audiences du Congrès. Une proportion faible, mais tout de même importante, 42 % disent avoir regardé ou écouté.
Le panel de neuf membres, dont sept démocrates et deux républicains, à travailler 24 heures sur 24 au cours de l’année écoulée pour enquêter sur le lien entre Trump et ses alliés et la violence et chaos qui ont suivi au Capitole.
La phase d’audition publique de leur enquête a pour but de présenter tout ce travail d’investigation au public américain dans le but de créer un dossier historique de ce qui s’est réellement passé.
Soixante-quinze pour cent des démocrates et 42 % des républicains disent avoir suivi les informations sur les audiences. Les démocrates sont également plus nombreux que les républicains à dire qu’ils les ont écoutées, 58 % contre 27 %. La première des audiences publiques, qui a débuté début juin, a obtenu des taux d’audience élevés à la télévision, mais les audiences suivantes ont obtenu des taux plus modestes.
Kathlyn Keller, une banquière d’investissement à la retraite de San Francisco, fait partie des électeurs du GOP qui ont suivi les audiences et qui continuent de penser que Trump n’est pas responsable des événements de ce jour-là.
Cette femme de 83 ans pense que les seules personnes qui devraient être inculpées sont celle qui ont apporté des armes au Capitole, ou toute personne qui est entrée dans le bâtiment et a causé des dommages à l’intérieur. Trump «ne devrait absolument pas être accusé de quoi que ce soit», affirme-t-elle à l’AP. Néanmoins, la commission prévoit de poursuivre son enquête du Congrès et présenter de nouvelles preuves dans les semaines à venir à ses nombreux spectateurs, dont le plus important : le procureur général Merrick Garland.
Indépendamment de l’opinion publique sur l’implication criminelle probable de Trump, les législateurs restent confrontés à une dure réalité : Même s’ils peuvent enquêter les événements du 6 janvier et émettre des citations à comparaître pour recueillir des informations, seul le ministère de la Justice peut porter des accusations criminelles.
Mais ces dernières semaines, des signes clairs montrent que le ministère de la Justice semble intensifier son enquête sur les efforts des pro-Trump pour renverser l’élection présidentielle de 2020. Mercredi, des agents fédéraux ont saisi le téléphone portable de l’avocat de Trump, John Eastman, qui était l’architecte d’un plan visant à faire pression sur le vice-président de l’époque, Mike Pence, pour qu’il rejette les résultats du collège électoral.
La semaine dernière, les autorités ont perquisitionné le domicile en Virginie de Jeffrey Clark, connu au ministère de la Justice pour avoir défendu les fausses allégations de fraude électorale de Trump. Les agents ont également adressé des citations à comparaître aux présidents des partis républicains de l’Arizona, du Nevada et de la Géorgie, trois états ayant voté pour le démocrate Joe Biden et où les alliés de Trump ont créé des listes de «grand électeur suppléant» dans le but de détourner le vote. Les républicains des deux autres états - le Michigan et la Pennsylvanie- ont révélé avoir été interrogés par le FBI.
Le sondage réalisé auprès de 1 053 adultes a été effectué du 23 au 27 juin à partir d’un échantillon tiré du panel AmeriSpeak de NORC, basé sur les probabilités, conçu pour être représentatif de la population Américaine. La marge d’erreur d’échantillonnage pour tous les répondants est de plus ou moins 4 points de pourcentage.