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Le mouvement féministe suscite de la curiosité aux États-Unis dans la foulée de la réélection de Donald Trump.
«Ton corps, mon choix.» Alors que des influenceurs masculinistes célèbrent la réélection de Donald Trump, un mouvement de boycottage des hommes prend de l'ampleur aux États-Unis.
Le mouvement féministe 4B a vu le jour en Corée du Sud, il y a une dizaine d'années. Il consiste à «boycotter» la plupart des relations avec les hommes pour dénoncer les inégalités de genre et la violence envers les femmes. Son nom fait référence aux mots japonais bihom (pas de mariage), bichulsan (pas de grossesse), biyeonae (pas de relations amoureuses) et bisekseu (pas de relations sexuelles).
Dans la foulée de l'élection présidentielle qui a reporté le républicain Donald Trump à la tête des États-Unis le 5 novembre dernier, les conversations en ligne portant sur le mouvement 4B sont en nette hausse au pays... tout comme les propos haineux envers les femmes.
Le soir de l'élection, l'influenceur masculiniste Nick Fuentes a publié sur X les mots «Your body, my choice» (ton corps, mon choix), un détournement du célèbre slogan prochain «mon corps, mon choix». Sa publication a été vue près d'un million de fois, en plus d'être repartagée par des dizaines de milliers d'utilisateurs de la plateforme appartenant à Elon Musk.
Ce ras-le-bol des femmes envers la gent masculine, c'est une «réaction au patriarcat et à la misogynie», explique Béatrice Châteauvert-Gagnon, chercheuse au Centre d'études féministes de l'Université York. Elle note que la Corée du Sud compose avec des taux très élevés de violence conjugale et sexuelle. Les Sud-Coréennes se voient également imposer des standards de beauté particulièrement élevés, ce qui leur fait vivre «une pression énorme», résume la chercheuse.
Le mouvement 4B a été créé par Ju Hui Judy Han, une professeure associée d'études féministes à l'Université de Californie. Elle a décrit son initiative comme une frange du mouvement #MeToo.
En 2016, le meurtre brutal d'une femme près d'une station de métro de Séoul par un homme qui disait en vouloir aux femmes de l'ignorer avait aussi provoqué une onde de choc à travers le pays.
Aux États-Unis, les recherches Google sur le sujet, marginales depuis la création du mouvement, ont explosé depuis le 5 novembre.