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«Si la GRC a vraiment perdu ces armes, l'affaire devrait faire l'objet d'une enquête approfondie et le public devrait s'inquiéter.»
Au moins 45 armes à feu ont été volées à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) depuis 2014, dont 33 armes de poing, sept fusils, quatre fusils de chasse et un lance-grenades.
Les données, obtenues grâce à une demande d'accès à l'information, montrent que près de la moitié de ces armes à feu ont été déclarées volées à la GRC en 2016, lorsque le lance-grenades ainsi que 18 armes de poing, deux fusils de chasse et une carabine ont été dérobés. Quatre armes de poing de la police montée ont également été déclarées volées l'année dernière en 2024.
«Si la GRC a vraiment perdu ces armes, l'affaire devrait faire l'objet d'une enquête approfondie et le public devrait s'inquiéter», a déclaré Bruce Pitt-Payne, ancien enquêteur de la GRC sur les crimes majeurs, à CTVNews.ca.
CTVNews.ca a précédemment rapporté que 205 armes à feu de la GRC ont été déclarées perdues entre 2020 et 2024, dont cinq mitraillettes, et qu'un peu plus de la moitié ont finalement été retrouvées. Ces données n'incluaient pas les armes de police volées.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Les derniers chiffres couvrent la dernière décennie et révèlent qu'un total de 394 armes à feu de la GRC ont été déclarées perdues (349) ou volées (45) depuis 2014. Moins de deux tiers de ces armes ont été retrouvées, ce qui signifie que 137 armes de police sont toujours introuvables, y compris deux mitrailleuses de la GRC disparues.
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«La GRC ne devrait pas perdre ou égarer des armes à feu. Toutes les armes devraient être comptabilisées et pouvoir être retrouvées immédiatement», a-t-il soutenu. «Si ce n'est pas le cas, une enquête doit être immédiatement lancée. Si l'enquête révèle qu'une personne est responsable d'une arme à feu, cette personne doit faire l'objet d'une enquête en vertu du code pénal et de la loi sur la GRC.»
La GRC est la force de police fédérale du Canada et emploie plus de 19 000 policiers. La GRC n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.
Dans une déclaration antérieure à CTVNews.ca, la GRC a affirmé que toutes les armes à feu volées, manquantes ou perdues par la police doivent être signalées aux autorités compétentes pour être enregistrées et pour toute enquête nécessaire.
Rod Giltaca est PDG et directeur exécutif de la Coalition canadienne pour les droits des armes à feu.
«Je pense que les preuves indiquent que les armes à feu appartenant à la police sont volées assez fréquemment», a indiqué Rod Giltaca à CTVNews.ca. «Cela n'engendre certainement pas la confiance dans ceux dont on nous dit qu'ils sont tenus à des normes plus élevées.»
En 2019, un agent de la GRC de la Saskatchewan a été accusé d'entreposage dangereux d'une arme à feu à autorisation restreinte après le vol d'une arme et de munitions dans son véhicule de police banalisé. Un lance-grenades de la GRC a également disparu brièvement en Colombie-Britannique en 2017 après être tombé de l'arrière d'un véhicule de police.
Les lance-grenades sont généralement utilisés par la police pour tirer des balles moins létales, comme des bombes lacrymogènes. Près des trois quarts des armes volées par la GRC étaient des armes de poing.
«Personnellement, je n'ai pas d'inquiétude concernant le lance-grenades. Il est peu probable que les forces de police disposent de munitions explosives pour ces dispositifs», a déclaré M. Giltaca. «Les armes de poing posent un problème particulier parce qu'elles sont appréciées par des personnes qui sont plus susceptibles de les utiliser pour commettre une infraction violente, car elles sont faciles à dissimuler.»
Le nombre d'armes à feu civiles volées chaque année au Canada est bien plus élevé. Pour la seule année 2022, 2 086 vols d'au moins une arme à feu ont été enregistrés, contre 2 196 en 2021, selon Statistique Canada. En 2022, des armes à feu volées ont été utilisées dans au moins huit homicides.
Les nouvelles données ne précisent pas combien d'armes volées par la GRC ont été retrouvées, ni combien d'incidents ont donné lieu à des accusations criminelles. La GRC a fourni des données pour la période allant du 1er janvier 2014 au 4 décembre 2024.
«Sur la base de certains des chiffres que j'ai vus, je pourrais supposer qu'un trafic interne est en cours », a soutenu M. Giltaca. « Si un membre de la GRC est reconnu coupable de trafic d'armes à feu, ce qui s'est produit, la sanction devrait être encore plus sévère que s'il s'agissait d'un civil. En effet, un niveau plus élevé de confiance est attendu, et la trahison de cette confiance devrait être prise en considération au même titre que l'accusation elle-même».