Début du contenu principal.
Ce dernier a déjà purgé 6 mois derrière les barreaux, il lui reste donc 3 ans et demi à passer en prison.
Le père de la fillette de Granby a écopé d'une peine de quatre ans de prison. C’est la sentence qu’il a reçue vendredi après-midi, au palais de justice de Trois-Rivières, devant le juge François Huot.
Le père de la fillette de Granby était de retour devant la cour vendredi matin pour les représentations sur sentence. Le juge s'est rangé derrière la décision commune de la Couronne et de la Défense, au Palais de justice de Trois-Rivières. Il s'est dit «dégouté» par l'inqualifiable lâcheté du père.
Le père a déjà purgé 6 mois derrière les barreaux, il lui reste donc trois ans et demi à passer en prison. Il avait plaidé coupable à un chef de séquestration le 13 décembre dernier.
Trois autres accusations pesaient contre lui : l’accusation de négligence criminelle a fait l’objet d’un arrêt des procédures. Les deux autres accusations, soit abandon d’enfant et omission de fournir les choses nécessaires, n’ont finalement pas été déposées.
La peine maximale qui pouvait lui être imposée était de 10 ans.
La mère de la fillette de Granby a livré un émouvant témoignage en s'adressant directement au père de la victime pendant les observations sur la peine de son ancien conjoint, vendredi au palais de justice de Trois-Rivières.
L'homme de 32 ans avait plaidé coupable le 13 décembre dernier à une accusation de séquestration, évitant ainsi de subir un procès pour les trois autres chefs d'accusation, dont celui de négligence criminelle causant la mort de sa propre fille.
La mère endeuillée avait quitté la salle d'audience en pleurs alors que la Couronne lisait des lettres de proches de la victime, adressées à l'homme, impassible, dans le box des accusés.
Quelques minutes plus tard, elle est revenue pour s'adresser à son ancien conjoint.
«J'avais 21 ans, je n'étais pas prête mentalement, est-ce que ça fait de moi une mauvaise mère, non!», a-t-elle lancé en précisant que l'enfant était heureuse lorsqu'elle vivait avec sa grand-mère avant que la DPJ confie la garde de la victime au père.
En s'adressant directement à l'homme qui fixait le vide devant lui, la mère de l'enfant a demandé: «Pourquoi tu as voulu l'enlever, si c'était pour la maganer, la négliger, l'enlever d'une place où les gens l'aimaient vraiment?»
«Pourquoi ma fille est dans une urne en ce moment, chaque jour que je me lève, je vois ma fille dans une urne, je ne peux plus l'aimer, la sentir, prendre soin d'elle.»
«Pourquoi es-tu capable de faire mal à ta propre fille?», a demandé la femme à l'homme qui semblait indifférent à ces récriminations. «Parce qu'elle me ressemblait?», a-t-elle ajouté.
«J'ai tout essayé pour ma fille, mais une personne contre une société complète ne peut pas gagner», a-t-elle dit en regardant le juge et en reprochant à la DPJ sa décision de retirer la garde de l'enfant à sa grand-mère paternelle.
«Je constate énormément de souffrance, je souhaite seulement qu'au fil du temps, vous soyez capable de trouver une paix intérieure», lui a répondu le juge François Huot en ajoutant qu'elle «a encore une merveilleuse responsabilité», celle de prendre soin de ses autres enfants.
«Ne donnez pas le pouvoir à l'accusé d'avoir de l'emprise sur vos pensées», a-t-il dit en conseillant à la femme de s'entourer de spécialistes.
«Je vous souhaite bonne chance, madame», a indiqué le juge François Huot.
Avant le témoignage de la mère, la Couronne a lu des lettres de proches de la victime.
«Cet homme, qui était autrefois mon frère, a rejeté sa propre famille, et aussi enlevé la chance à ses enfants d'être protégés», a indiqué la sœur de l'accusé dans une lettre lue par une avocate.
«Il a arraché cette petite fille d'un milieu aimant et protégé» où la petite fille était «entourée de gens qui l'aimaient pour un milieu où elle a subi des sévices», un milieu «rempli de peur et de terreur».
Le nom du père de la fillette n'est pas publié afin de protéger l'identité de la petite victime, mais aussi des autres enfants qui habitaient dans la maison où le meurtre est survenu.
Rappelons que la belle-mère, reconnue coupable du meurtre non prémédité de l'enfant et de séquestration, devra passer au moins 13 ans derrière les barreaux, selon ce qu'avait décidé en décembre dernier le juge Louis Dionne au palais de justice de Trois-Rivières.
Lors du procès de la belle-mère de la fillette, on a appris que c'est le père qui avait pris la décision de séquestrer son enfant avec du ruban adhésif pour éviter qu'elle tente encore de s'enfuir de la maison.
L'homme avait mis en contention l'enfant le matin du 29 avril 2019, avant d'aller travailler, sous prétexte que la fillette avait tenté plusieurs fois de fuir la résidence. La belle-mère de l`enfant avait ajouté du ruban adhésif sur la fillette en l'absence du père.
De retour à la maison en matinée, le père avait retrouvé la fillette inconsciente sur le plancher de la cuisine avant d'appeler les services d'urgence. La fillette est morte le lendemain au centre hospitalier.
Sa mort avait suscité une vague d'indignation au Québec. L'efficacité du système de protection des enfants a été remise en question.
Plusieurs enquêtes ont été ordonnées sur le traitement de la fillette par la Direction de la protection de la jeunesse.
Le gouvernement Legault a notamment demandé une enquête publique pour «déterminer les causes probables de cette mort et formuler des recommandations pour éviter des morts semblables». Les dates et le lieu de l'audience de cette enquête publique, présidée par la coroner Géhane Kamel, restent encore à déterminer.
Cette troublante histoire avait aussi amené Québec à créer la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, dirigée par l'ancienne syndicaliste Régine Laurent.
Avec l'information de La Presse canadienne