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Selon un sondage publié le mois dernier par l'Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research, 37 % des démocrates du pays souhaitent que le président brigue un second mandat.
Steve Shurtleff était aux côtés de Joe Biden en 2019 lorsque celui-ci a déposé des documents à la Chambre d'État du New Hampshire pour se présenter à la présidence.
Il a parcouru l'État à plusieurs reprises avec M. Biden pour courtiser les électeurs des primaires. Et lorsque M. Biden a finalement remporté la présidence, c'est M. Shurtleff, alors président démocrate de la Chambre d'État, qui a fièrement scellé l'enveloppe qui portait les quatre votes électoraux du New Hampshire ― y compris son propre nom ― au Sénat américain.
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Mais à la veille d'une nouvelle saison électorale, M. Shurtleff, comme une majorité de démocrates à travers le pays, estime qu'un seul mandat est suffisant.
«Au fond de mon cœur, non, a répondu Shurtleff lorsqu'on lui a demandé s'il souhaitait que M. Biden se représente. Je pense que beaucoup de gens ne veulent tout simplement pas le dire.»
Les démocrates du New Hampshire en veulent au président démocrate d'avoir essayé de mettre fin au statut de l'État en tant que site de la première primaire présidentielle du pays. Mais leurs préoccupations à l'égard de M. Biden sont beaucoup plus profondes, à l'instar d'une majorité d'électeurs démocrates à l'échelle nationale, qui remettent en question les projets du président de 80 ans de lancer bientôt sa campagne de réélection.
Selon un sondage publié le mois dernier par l'Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research, 37 % des démocrates du pays souhaitent que le président brigue un second mandat. Ce chiffre est en baisse par rapport aux 52 % enregistrés dans les semaines précédant les élections de mi-mandat de l'année dernière.
Plusieurs s'inquiètent de l'âge du président sortant. D'autres, comme M. Shurtleff, sont contrariés par le retrait désordonné de l'administration en Afghanistan. Et l'aile progressiste du parti n'a jamais été enthousiasmée par M. Biden, qui est perçu comme un modéré, malgré sa longue liste de réalisations.
La Maison-Blanche a présenté la faiblesse perçue de M. Biden au sein de son propre parti comme un récit exagéré dont il a prouvé l'erreur à plusieurs reprises.
«Nous sommes conscients que l'attitude des experts à l'égard du président Biden n'a pas changé depuis qu'il a obtenu l'investiture plus rapidement que quiconque depuis 2004, qu'il a remporté le plus grand nombre de voix de l'histoire américaine, qu'il a construit le bilan législatif le plus solide depuis des générations et qu'il a obtenu le meilleur résultat à mi-parcours pour un nouveau président démocrate depuis 60 ans, a énuméré Andrew Bates, le porte-parole de M. Biden. En comparant l'exactitude de nos prédictions par rapport aux leurs, nous sommes heureux que cette dynamique se poursuive.»
Pourtant, il y a un risque de déconnexion entre les démocrates de la base et l'establishment du parti. Alors que les électeurs manifestent leur malaise à l'idée d'une nouvelle campagne de M. Biden, les gouverneurs, sénateurs et représentants du Congrès démocrates sont pratiquement unanimes à soutenir la réélection du président.
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Une exception pourrait être le New Hampshire, un petit État dont les votes électoraux pourraient être cruciaux dans une élection générale serrée. Cet État a déjà défié M. Biden par le passé.
Les électeurs de cet État ont accordé à M. Biden une embarrassante cinquième place lors des primaires démocrates de 2020. Les bureaux de scrutin du New Hampshire étaient encore ouverts lorsqu'il a décampé vers la Caroline du Sud, où ses ambitions présidentielles ont été ravivées par une victoire décisive. Cet État est maintenant le choix de M. Biden pour mener le calendrier des primaires présidentielles de 2024.
Des entretiens avec des démocrates du New Hampshire en colère, au sein du gouvernement de l'État et des comités démocrates locaux, suggèrent qu'il existe un certain appétit pour un challenger sérieux au président lors des primaires en 2024. Mais les candidats de premier plan ne semblent pas être intéressés.
Jusqu'à présent, seule la militante et autrice démocrate Marianne Williamson est entrée dans le champ des primaires de 2024. Robert F. Kennedy fils, le fils de l'ancien sénateur de New York, connu pour son combat contre les vaccins, a rencontré les électeurs du New Hampshire vendredi. Il penche également en faveur d'une candidature.
Mais le sénateur indépendant du Vermont Bernie Sanders, le plus féroce adversaire de M. Biden aux primaires en 2020, a promis de soutenir le président en 2024. Il en va de même pour le gouverneur de l'Illinois, J.B. Pritzker, dont la présence à la convention démocrate du New Hampshire de l'année dernière est encore évoquée dans les conversations. Le représentant californien Ro Khanna, un favori des progressistes, a également assuré qu'il ne s'opposerait pas à M. Biden, bien qu'il se soit fait l'avocat de la place du New Hampshire en tête du calendrier des primaires.
Pendant ce temps, les alliés de M. Biden croient en privé que le conflit des primaires sera oublié depuis longtemps lorsque les électeurs iront voter en novembre 2024, surtout si l'ancien président Donald Trump ou l'un de ses acolytes républicains est en lice.
Les partisans de M. Biden notent également que certains des présidents à deux mandats les plus populaires de la nation ont été confrontés à l'opposition de leur propre parti avant leur réélection.
«Nous avions beaucoup de travail à faire, mais les fondamentaux étaient là», a déclaré Stephanie Cutter, qui a aidé à gérer la réélection de Barack Obama en 2012.
Le gouverneur de la Caroline du Nord, Roy Cooper, un démocrate, a attribué les défis politiques de Biden aux dirigeants démocrates qui n'ont pas fait assez pour promouvoir ses réalisations.
«La véritable déconnexion à l'heure actuelle est la communication, a déclaré Cooper dans une interview. Le président Biden a accompli en deux ans ce que de nombreux présidents n'espéreraient faire qu'en huit ans. Son succès s'est traduit par de véritables victoires pour les familles de travailleurs. Les gens vont commencer à voir de réelles améliorations dans leur vie. C'est à nous de faire en sorte qu'ils sachent que c'est le président Biden qui en est responsable.»
«Les démocrates se sont réunis une fois auparavant en 2020 pour lui demander de faire un travail, et il l'a accompli ― il a battu le président Trump, a ajouté M. Cooper. Et maintenant, il va le faire à nouveau.»
Malgré cet optimisme, les démocrates du New Hampshire estiment qu'il sera difficile pour M. Biden, en 2024, d'égaler sa victoire de 7 points de pourcentage en 2020 dans cet État. L'ancien gouverneur John Lynch, un démocrate, a refusé de dire s'il voulait que M. Biden se représente lorsqu'on lui a posé la question directement.
Selon M. Lynch, la pression exercée par M. Biden pour modifier le calendrier des primaires a suscité une telle fureur anti-Biden qu'elle met en danger les quatre votes électoraux du New Hampshire lors des élections générales de 2024. Il s'est empressé de faire remarquer que quatre voix électorales auraient fait basculer l'élection présidentielle de 2000 en faveur d'Al Gore.
«Cela pourrait coûter la présidence aux démocrates, a prévenu M. Lynch. Les républicains ne laisseront pas les électeurs oublier. Ils vont marteler les démocrates sur ce point.»