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Cette nouvelle stratégie indo-pacifique totalisant 2,3 milliards $ sur cinq ans prend fermement ses distances avec la Chine.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a présenté dimanche à Vancouver une nouvelle stratégie indo-pacifique totalisant 2,3 milliards $ sur cinq ans qui prend fermement ses distances avec la Chine.
Elle était accompagnée par le ministre du Développement international, Harjit Sajjan, la ministre du Commerce international, Mary Ng, et le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino.
La Chine est «une puissance mondiale de plus en plus perturbatrice» qui profite «des mêmes règles internationales qu'elle ignore maintenant de plus en plus», selon le plan.
La ministre Joly a annoncé que le Canada allait investir 492,9 millions $ pour augmenter sa présence militaire dans cette région aux prises avec «des menaces de plus en plus complexes», citant non seulement la Chine, mais aussi les essais nucléaires de la Corée du Nord. Elle a cependant reconnu qu'il faudra continuer de travailler en coopération avec la Chine sur des questions globales comme la lutte contre les changements climatiques.
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La ministre de la Défense, Anita Anand, a indiqué dans une entrevue que l'armée prévoit envoyer une troisième frégate dans l'océan Indien «d'ici l'année prochaine».
De plus, des fonds seront aussi accordés à la cybersécurité et au renforcement de la sécurité publique en lien avec la région indo-pacifique.
«Pour protéger la sécurité nationale canadienne, nous devons être très vigilants envers des menaces sérieuses émanant d'interférence étrangère, de cyberattaques, d'extrémisme idéologique, de désinformation et de réseaux criminels internationaux», a soutenu le ministre Mendicino.
Ottawa compte tisser de plus forts liens commerciaux avec des pays comme l'Inde, l'Indonésie, le Japon et la Corée du Sud.
Ainsi, 244,4 millions $ seront accordés à diverses initiatives, dont certaines avaient déjà été annoncées par le premier ministre le 18 novembre. Il s'agit entre autres de la création d'une Porte commerciale canadienne en Asie du Sud-Est, d'un Bureau indo-pacifique du Canada pour l'agriculture et de missions commerciales. Les secteurs de l'agriculture, des ressources naturelles et de l'innovation technologique sont particulièrement ciblés.
«Un emploi sur six au Canada dépend du commerce international, a fait remarquer la ministre Ng. Notre économie, nos emplois de la classe moyenne, nos valeurs démocratiques, notre sécurité nationale et nos droits de la personne seront façonnés par notre relation avec le bassin Indo-Pacifique».
Le gouvernement fédéral souhaite aussi investir 750 millions $ pour soutenir la création d'infrastructures dans la région.
Ces actions permettront, selon la ministre Ng, d'«élargir nos réseaux commerciaux» et d'«assurer la résilience de notre chaîne d'approvisionnement», mise à mal durant la pandémie.
Le Canada compte créer de nouveaux postes chez Affaires mondiales Canada grâce à un investissement de 92,5 $. Le premier ministre avait auparavant parlé d'une soixantaine d'emplois, mais ce nombre n'a pas été mentionné dans le plan stratégique.
Des fonds ont aussi été alloués à l'amélioration du système de visas dans des villes comme New Delhi, au recrutement d'étudiants étrangers et au développement du tourisme. Ottawa lancera aussi un appel de propositions pour des initiatives d'aide internationale féministe.
Une autre somme de 84,3 millions de $ servira à créer un fonds pour protéger les océans, et un autre 52,4 millions $ permettra d'améliorer la résilience des pays de la région aux catastrophes naturelles.
Plus tôt ce mois-ci, Mme Joly avait annoncé que la stratégie indo-pacifique du gouvernement canadien serait dévoilée d'ici un mois. Des chefs d'entreprise et d'anciens diplomates faisaient pression pour qu'Ottawa élabore une telle stratégie pour cette partie du globe, que les libéraux ont promis à plusieurs reprises au cours des dernières années.
La ministre avait alors révélé cinq grands objectifs de cette stratégie: la paix, la résilience de la chaîne d'approvisionnement, les droits de la personne et des femmes, les changements climatiques, et l'accroissement de la présence du Canada dans le monde.
Ces annonces surviennent alors que le premier ministre Trudeau sort d'un mois diplomatique chargé où il a notamment participé au sommet des dirigeants de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est au Cambodge, à la rencontre du G20 en Indonésie et au forum de la Coopération économique de la zone Asie-Pacifique en Thaïlande.