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L'ombudsman du département de Sécurité intérieure des États-Unis a informé vendredi les membres du comité d'enquête de la Chambre des représentants sur les événements du 6 janvier 2021, survenus au Capitole, de sa découverte concernant des messages textes effacés par le Secret service, d'après deux sources bien informées.
Alors que les élus sont demeurés muets au sujet de ce qu'ils ont entendu lors de cette audience à huis clos avec l'inspecteur général Joseph Cuffari, il semble que cette rencontre ait eu lieu deux jours après que son cabinet eut transmis une lettre aux leaders des comités sur la sécurité intérieure de la Chambre et du Sénat. Dans la missive, il était indiqué que des agents du Secret service avaient effacé des messages textes envoyés entre le 5 et le 6 janvier «dans le cadre d'un programme de remplacement d'appareils».
Toujours d'après la missive, la suppression des messages aurait été effectuée après le dépôt d'une requête de l'ombudsman visant à obtenir des documents auprès de ces agents dans le cadre de sa propre enquête sur la tentative d'insurrection du 6 janvier 2021.
Pour le comité, ces révélations soulèvent l'étonnante possibilité de la perte de preuves pouvant éclairer davantage le rôle de l'ancien président Donald Trump dans la tentative d'insurrection.
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Le président démocrate du comité, le représentant Bennie Thompson, a déclaré à l'Associated Press vendredi que ses collègues et lui allaient se pencher plus loin sur cet aspect afin de confirmer si des documents ont été détruits.
La tenue de cette audience privée a été confirmée par deux personnes bien au fait de l'affaire et qui ont accepté de s'adresser à AP sous couvert de l'anonymat.
En ce qui concerne le Secret service, on insiste sur le fait que les procédures ont été respectées. Le porte-parole de l'agence, Anthony Guglielmi, a soutenu que «l'insinuation de messages textes malicieusement supprimés par le Secret Service est fausse. En fait, le Secret Service a été totalement coopératif avec l'inspecteur général».
Il a rapporté que le Secret service avait entamé un processus de réinitialisation de ses appareils mobiles en janvier 2021 dans le cadre d'une migration vers un nouveau système qui devait durer trois mois et qui était déjà prévu. «Au cours du processus, certaines données ont été perdues», a-t-il concédé.
La requête de l'inspecteur général aurait été reçue le 26 février, soit bien après que le processus de migration se soit mis en branle, a renchéri M. Guglielmi.
Le Secret service soutient avoir fourni à l'inspecteur général un nombre substantiel de courriels et de messages textes incluant des conversations et des détails reliés aux événements du 6 janvier. Il ajoute que des messages textes transmis par le Service de police du Capitole pour requérir son aide, pendant le chaos, ont été préservés et remis à l'ombudsman.
Le comité d'enquête montre un intérêt renouvelé pour l'implication du Secret service depuis le témoignage accablant d'une ancienne assistante de la Maison-Blanche, Cassidy Hutchinson, qui a raconté ce qu'elle a entendu au sujet des gestes posés par l'ex-président Trump le jour de la tentative d'insurrection.
Cassidy Hutchinson a relaté avoir été informée d'une confrontation entre M. Trump et des agents chargés de sa protection alors qu'il leur demandait agressivement d'être conduit au Capitole, où ses partisans étaient sur le point d'entrer par effraction. Elle a aussi relaté avoir entendu l'ex-président ordonner aux responsables de la sécurité de retirer les détecteurs de métal à l'entrée de son rassemblement même si certaines personnes présentes étaient armées.
Certains éléments de ce témoignage ont toutefois été rapidement niés par les agents concernés.
Alors que d'autres éléments continuent de faire surface, le comité d'enquête a annoncé que sa prochaine audience aurait lieu jeudi prochain à 20h. On devrait alors s'intéresser plus en profondeur aux trois heures durant lesquelles l'ex-président a échoué à intervenir pour décourager ses partisans d'attaquer le Capitole.