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WTF ! C’est la fin du monde ! D’accord, j’exagère un peu, mais à peine. C’est la fin du monde pour un groupe de personnes en particulier. Les Swifties. Vous les connaissez ?
WTF ! C’est la fin du monde !
D’accord, j’exagère un peu, mais à peine. Ce n’est pas la fin du monde, mais pas loin. C’est la fin du monde pour un groupe de personnes en particulier. Les Swifties. Vous les connaissez ? C’est le nom avec lequel s’identifient les millions de fans de Taylor Swift. Probablement que vous avez un cousin, une cousine, un neveu ou une nièce, à moins que ce ne fut un enfant qui s’y identifie très fort.
Sans doute que ce soir, cette personne-là pleure toutes les larmes de son corps et crie son désespoir. Probablement qu’il en est de même depuis mardi. Et ne doutez pas que vraisemblablement, il se trouve des poupées vaudou dans sa chambre pour maudire Ticketmaster. Oui, LE Ticketmaster.
À l’heure où j’écris cette chronique, le diabolique (et je n’exagère même pas) monopole de l’entertainment en salle a décidé d’annuler la vente générale des billets pour la tournée de la blonde chanteuse américaine. Pourquoi ? En raison de sérieux problèmes avec le site web qui ont affecté la prévente et le fait qu’il reste trop peu de billets.
Mais ce n’est pas l’élément déclencheur des foudres de Zeus. Non. Ici, c’est la prévente qui a failli. Voyez-vous, il ne faut jamais sous-estimer une horde d’adolescent.es ou de jeunes adultes prêts à tout pour voir leur idole. Alors que Ticketmaster espérait vendre 1,5 million de billets aux fans en prévente, ils furent 14 millions à se prévaloir de ce privilège.
14 F… MILLIONS!
Le tout, par un système qui s’appelle Verified Fan où supposément, seuls les vrais fans y ont accès. Des véritables fans qui peuvent s’acheter jusqu’à 6 billets d’un coup. Vous voyez où je veux en venir ? Les billets se sont finalement retrouvés sur les sites de revente. Pas tous, mais une grande partie. Et en prévente, certains de ses billets se retrouvent à se vendre au-dessus de 10 000 $. Pour un seul billet.
10 000 DOLLARS POUR UN SEUL BILLET ?
Imaginez, une paire de ces rares billets vous coûtera autant que 5 % de mise de fonds sur un condo d’une chambre à coucher à Montréal. Vous pouvez trouver l’histoire ridicule, mais je comprends les Swifties — que je trouve abominables d’habitude. Quelque chose ne va pas dans le « merveilleux » (oh yeah!) monde de la commercialisation du show-business.
Il y a deux semaines, je parlais de la hausse des coûts dans l’industrie du spectacle. Aujourd’hui, j’en parle encore et avec raison. L’annonce de Ticketmaster prouve que le monopole de ce monstrueux conglomérat fait la pluie et le beau temps tout en détruisant l’accès à la musique pour tous. Et ce n’est pas parce que vous n’êtes pas un Swiftie que cela ne vous concerne pas. Nous sommes tous concernés (et consternés) par ce qui se passe. On peut parler des frais cachés, on peut parler du prix exorbitant des billets, mais à terme, on se retrouve à parler d’accessibilité à la musique !
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AEG, le compétiteur de Ticketmaster et le promoteur de Taylor Swift, aurait pu vendre les billets sur son système, mais il ne pouvait tout simplement pas. La majorité des stades ont des ententes d’exclusivité avec Ticketmaster et après cette histoire, il y a lieu de se demander si le scénario va se répéter. Spoiler: ça va se répéter encore et encore tant et aussi longtemps que personne ne légifère cette entité gargantuesque qui engouffre notre argent comme bon lui semble.
Et non seulement elle prend votre argent, elle blâme aussi l’artiste en passant. Ticketmaster a blâmé Taylor Swift et les fans pour cette situation. Avez-vous vraiment envie de vous faire gaslighter par quelqu’un à qui vous donnez votre argent ? Parce que c’est ça qui se passe présentement. Ticketmaster et Live Nation se plaisent non seulement à faire la loi et l’ordre, mais en profitent pour dire aux fans et aux artistes que tout est de leur faute. Ben oui chose.
On ne peut pas éviter les revendeurs. Ils ont toujours existé. Mais on peut se fâcher et demander que les conglomérat Ticketmaster et Live Nation soit dissous ou que leurs pratiques soient revues et mieux réglementés. Et ça commence. Certains élus américains demandent à ce qu’il y ait une enquête sur les pratiques douteuses du groupe. Et le pouvoir de la masse de fans franchement gossante de Taylor Swift risque d’avoir la peau du Goliath de la vente de billets. Je ne serais pas surprise qu’ils débarquent en masse au siège social, prêts à vouloir des explications claires de la part du CEO.
D’une certaine façon, c’est peut-être la fin d’un monde. Les Swifties auront peut-être la peau du redoutable Ticketmaster et à ce moment-là, peut-être que ma dernière chronique et celle d’aujourd’hui ne seront qu’un vieux souvenir d’un temps révolu. Jusqu’à ce qu’un nouveau joueur revienne foutre le bordel dans les cartes. Parce que s’il y a bien une chose que je sais du capitalisme sauvage, c’est la suivante : ça continue de se répéter à ça va de mal en pis.
Mais qui sait ? Peut-être que les Swifties sauveront le monde. Je garde espoir.