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Pour ceux qui la connaissent moins, je vous la décrirais comme un des meilleurs exemples de transparence, leadership et intégrité dans la politique au niveau international et, à partir du 7 février prochain, l’ex-première ministre de la Nouvelle-Zélande.
Connaissez-vous Jacinda Ardern? Pour ceux qui la connaissent, vous reconnaîtrez facilement la première ministre de la Nouvelle-Zélande et une figure importante de la lutte contre la Covid-19 au niveau mondial. Pour ceux qui la connaissent moins, je vous la décrirais comme un des meilleurs exemples de transparence, leadership et intégrité dans la politique au niveau international et, à partir du 7 février prochain, l’ex-première ministre de la Nouvelle-Zélande.
En effet, épuisée par les 5 années et demie passées au pouvoir, Mme Ardern a posé un geste fort : elle a démissionné de son poste de premier ministre, car « Je sais ce que ce travail exige, et je sais que je n’ai plus assez d’énergie pour lui rendre justice. C’est aussi simple que cela. »
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Soyons honnêtes, nous ne sommes pas habitués à ce genre de franchise dans un milieu où l’on s’attend à ce que les gens restent longtemps lorsqu’ils sont appréciés. Cependant, ça ne doit pas nous surprendre. En plus d’être une communicatrice hors pair et de l’avoir démontré à maintes reprises, son leadership basé sur des valeurs d’inclusion, d’intégrité et de transparence en a fait une femme respectée pour le respect de ses principes. Ce n’est pas pour rien que le magazine Forbes l’a récemment nommée au 40e rang de son palmarès des « 100 femmes ayant le plus de pouvoir dans le monde ».
Devenue première ministre en 2017, elle était alors plus jeune cheffe de gouvernement au monde. Donc, en septembre 2018, elle se présente à l’Assemblée générale de l’ONU et fait l’histoire en se présentant avec son bébé de 3 mois. Elle est alors la première personne à amener un bébé dans cette assemblée et le fait pour « rendre la chose plus normale ». Mieux vaut tard que jamais puisqu’il est essentiel d’améliorer la conciliation travail-famille au niveau de la politique partout dans le monde si l’on veut avoir des jeunes dans des postes de ce niveau.
Il faut reconnaître que la carrière politique de Mme Ardern ne fut pas de tout repos. En effet, 1 an et demi après son accession au pouvoir, la pire attaque terroriste de l’histoire de la Nouvelle-Zélande fait 51 morts et 40 blessés à Christchurch. Lors de la prière du vendredi, un militant d’extrême-droite de 28 ans entre dans deux mosquées et tue des dizaines de musulmans.
Après la tuerie, deux gestes forts symboliseront son empathie pour les victimes. Elle apparaît portant un voile noir afin d’apporter son soutien aux victimes et appellera les Néo-Zélandais à faire preuve de compassion. D’ailleurs, dans les semaines qui ont suivi, de nombreuses femmes ont suivi le mouvement du « foulard pour l’harmonie » en appui aux familles endeuillées et symbolisant la lutte au racisme. Aussi, dans la foulée, elle refuse de nommer le tireur pour ne pas lui donner « plus d’importance qu’aux victimes ». Ces gestes progressistes, qu’elle pose avec naturel et sans chercher la popularité, lui ont valu des éloges aux 4 coins du monde.
Ensuite, après une éruption volcanique meurtrière qui lui demandera encore d’intervenir en situation d’urgence, la pandémie frappe en 2020 et Mme Ardern décide rapidement d’imposer un confinement de 14 jours pour toute personne qui rentre sur son territoire. Elle mettra en place aussi des mesures très strictes afin d’éviter toute propagation telle que le confinement, l’interdiction de rassemblements et la fermeture des frontières.
Malgré quelques opposants, Mme Ardern réussit à rallier une portion importante de la population grâce à une communication constante, claire, transparente et empreinte de solidarité. Elle saura aussi s’adapter quand le variant Delta rendra cette stratégie impossible à appliquer et que la vaccination sera bien avancée dans l’archipel en 2021.
La raison pour laquelle je tenais à vous parler de Jacinda Ardern, car elle est très représentative du ton, de l’attitude et des qualités qui sont essentielles en politique en 2023. Elle a souvent été comparée à Emmanuel Macron ou à Justin Trudeau, mais je pense qu’elle est surtout la première « Jacinda Ardern ».
Son départ sera certainement une déception pour ses concitoyens puisqu’elle avait encore un très haut taux de popularité, mais aussi au niveau international. En même temps, son départ à 42 ans passe le message que la politique au plus haut niveau est un passage, un privilège et non un droit et que l’on peut le faire avec naturel, empathie, transparence et respect.
Moi qui aime la politique et les politiciens, ça m’inspire, et vous ?