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On dirait le titre d’une bande dessinée, mais cela représente très bien le climat actuel et la guerre des mots entre l’ancien président Donald Trump et l’actuel président, Joe Biden.
On dirait le titre d’une bande dessinée, mais cela représente très bien le climat actuel et la guerre des mots entre l’ancien président Donald Trump et l’actuel président, Joe Biden.
MAGA, «Make America Great Again», est associé à ce que nous appelons régulièrement le trumpisme. C’est aussi le mouvement qui a été dernièrement directement ciblé par Joe Biden en parlant d’une menace à la démocratie, d’un danger et même de «semi-fascisme».
La réaction du camp opposé n’a pas tardé. Le président a été accusé de diviser encore plus une nation déjà divisée, de cibler la moitié de l’électorat et de propager de la haine. Le tout dans un contexte d’élections de mi-mandat dans quelques semaines et la peur de revivre un scénario ressemblant drôlement à ce qui s’est produit lors de la présidentielle en 2020.
Les démocrates ont, quant à eux, salué le changement de ton du président pour qui le surnom «Sleepy Joe» semblait très souvent à propos. Lorsqu’il était vice-président, sous Barack Obama, c’est plutôt «Uncle Joe» qui était utilisé, mais jamais on n’avait associé son image à quelque chose de sombre et de combatif. Tout ça a changé dernièrement au point où il a un tout nouveau surnom : «Dark Brandon».
Il faut connaître toute l’histoire pour comprendre le surnom. En octobre 2021, Brandon Brown a remporté une course NASCAR et a été interviewé par une journaliste de NBC. Au moment où les gens dans les estrades scandaient «F*** Joe Biden», elle suggérait au coureur automobile que la foule criait «Let’s Go Brandon». Une confusion qui a mené à la formule utilisée pour désigner le président par ses détracteurs et une façon clairement plus subtile de l’insulter. Le surnom Brandon lui colle à la peau, pour le meilleur et pour le pire.
«Dark Brandon», un Joe Biden aux airs diaboliques, serait né dans la tête d’un illustrateur chinois. Tantôt utilisée pour de la propagande chinoise, puis par la droite américaine pour ridiculiser le commandant en chef, c’est désormais l’image largement partagée sur le web par des démocrates qui veulent pousser l’agenda suivant: Joe Biden est tout sauf faible.
À mi-chemin entre le marketing politique et le même viral, l’image «Dark Brandon» doit être utilisée avec parcimonie. L’exemple le plus flagrant est l’esthétisme choisi pour encadrer le discours de Joe Biden la semaine dernière à Philadelphie.
En choisissant un éclairage rouge sang où le visage du président était très peu éclairé, les comparaisons à Hitler ou même au diable lui-même ne manquaient pas. C’est une chose d’attaquer un adversaire politique directement dans son contenu, mais en ajoutant un contenant aussi dramatique et sombre, on passe dans une catégorie qui s’éloigne de la présidence traditionnelle et du ton unificateur aussi cher à Biden.
Crédit photo | Evan Vucci, The Associated Press
Vous comprendrez bien que si j’avais été dans l’équipe des communications de la Maison-Blanche [une fille peut toujours rêver], jamais ce théâtre politique n’aurait été approuvé ! Un ton direct et combatif quand c’est nécessaire ? Absolument oui! Mais pas de décor qui portera ombrage au propos.
Est-ce que tout ceci a eu l’effet contraire de calmer l’ancien président Trump qui était déjà en mode attaque après la perquisition par le FBI de sa résidence privée de Floride au début du mois d’août? Hé non. 48 heures après le discours de son adversaire politique, il n’a pas, lui non plus, mâché ses mots. «Biden est un ennemi de l’État et les gens qui le contrôlent aussi».
Le FBI et le département de la Justice sont quant à eux «des monstres vicieux». Ceux qui souhaitaient un changement de ton et une diminution de la polarisation seront assurément déçus. Les élections de mi-mandat sont dans deux mois. Deux mois ça peut passer très rapidement, mais énormément de choses peuvent aussi se produire d’ici là.
Espérons un petit miracle et une trêve des mots entre «MAGA man» et «Dark Brandon».