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La commission d’enquête sur l’assaut du Capitole terminera ses audiences publiques dans les prochains jours. La grande question : est-ce que le tout servira à quelque chose?
La commission d’enquête sur l’assaut du Capitole terminera ses audiences publiques dans les prochains jours. La grande question : est-ce que le tout servira à quelque chose?
Des dizaines de témoins et de dépositions vidéo ont été présentés avec l’objectif très précis de démontrer le rôle de l’ancien président Donald Trump dans l’assaut du Capitole, un des moments les plus sombres de la démocratie américaine du dernier siècle.
Cette commission d’enquête partisane, faut-il le préciser malgré la présence de deux républicains, a démontré différentes choses : la très grande majorité des conseillers de l’ex-président (incluant des membres de sa famille) lui ont tous dit qu’il n’y avait pas l’ombre d’une preuve d’une fraude électorale massive, des groupes d’extrême droite bien organisés ont répondu à l’appel du président de se rendre à Washington D.C. avec l’objectif sous-jacent d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden.
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On nous a aussi présenté les stratégies les plus farfelues et dangereuses les unes que les autres pour permettre au président de garder le pouvoir.
Stratégies portées par une poignée de conseillers à la réputation douteuse : l’ex-maire de New York Rudy Giuliani, l’ancien conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn (pendant 22 jours seulement), l’avocate Sydney Powell ou encore le très célèbre et peu fréquentable Roger Stones.
Parmi les suggestions du groupe : déclarer l’État d’urgence pour saisir les machines qui comptabilisent les votes sans l’aval du département de la Justice, nommer une commissaire spéciale pour enquêter sur ladite fraude électorale pour appuyer les allégations et même déclarer la loi martiale si le tout ne fonctionnait pas.
Heureusement, le groupe de conseillers plus raisonnables de l’ancien président a eu le dernier mot auprès de ce dernier. Sinon, je ne sais pas comment toute cette histoire se serait terminée.
Nous avons aussi appris que la déclaration de Donald Trump lors de son discours du 6 janvier invitant les gens à se rendre au Capitole était tout sauf spontanée. C’était le désir de l’ex-président de se rendre jusqu’au centre du pouvoir américain pour empêcher un processus démocratique qui confirmait sa défaite. Rappelons-nous qu’il n’a jamais hésité à traîner dans la poussière Mike Pence, son ex-vice-président, au point où les manifestants demandaient qu’il soit pendu. Une potence avait même été installée et nous savons désormais qu’un plan avait été élaboré par les insurrectionnistes les plus extrêmes pour l’exécuter.
La républicaine Liz Cheney a aussi lâché une bombe en fin d’audience plus tôt cette semaine : Donald Trump a tenté de communiquer directement avec un témoin collaborant avec la commission d’enquête, mais que nous n’avons toujours pas entendu. Ce dernier n’a pas voulu répondre à l’appel et a fait le judicieux choix de communiquer avec son avocat qui a relayé le tout à la Commission. Important de savoir : même si les accusations sont très peu probables, le dossier est maintenant entre les mains du département de la Justice qui mène son enquête en parallèle.
Mme Cheney a profité de l’occasion pour réitérer que l’intimidation de témoin est prise très au sérieux par le comité. Si on lit entre les lignes, pour les membres du comité, il est clair que Donald Trump avait comme objectif d’intimider la personne.
La Commission devrait tenir au moins une autre audience publique avant de rédiger un rapport qui sera présenté cet automne au plus tard, juste à temps pour les élections de mi-mandat. On va se concentrer, entre autres, sur les trois heures pendant lesquelles les émeutiers sont entrés au Capitole, ont vandalisé l’endroit et ont tenté de freiner la certification de l’élection. Les trois heures pendant lesquelles le président a choisi de ne rien faire pour arrêter le grabuge et rappeler ses partisans à l’ordre.
Nous allons peut-être entendre Steve Bannon, ex-conseiller spécial du président et ancien président de Breitbart, un média d’extrême droite. Ce dernier, à l’aube de son procès pour avoir refusé de collaborer avec la Commission, semble avoir « vu la lumière » et voulu possiblement redorer son image en ce proposant comme témoin.
Est-ce que d’autres anciens alliés de Trump vont également choisir de sauver leur peau et de témoigner? La suite du feuilleton dans quelques jours…