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Depuis trente ans, le système éducatif québécois a subi une érosion progressive de l’autorité des enseignants.
Depuis trente ans, le système éducatif québécois a subi une érosion progressive de l’autorité des enseignants.
En tant qu’enseignant retraité ayant consacré 26 ans de ma carrière à l’enseignement des sciences dans les écoles secondaires, je suis témoin de cette dérive et de ses effets dévastateurs sur la qualité de l’éducation. Il est crucial de prendre des mesures concrètes pour inverser cette tendance et restaurer l’autorité des enseignants tout en renforçant le soutien aux élèves dès leur entrée au primaire.
L’éducation des enfants commence à la maison. Les parents jouent un rôle primordial dans le développement de leurs enfants, et il est impératif de les responsabiliser dès le début. Ils doivent inculquer à leurs enfants le sens de l’effort, le respect et les leçons de civisme. Apprendre aux enfants à obéir et comprendre que la vie ne consiste pas à faire uniquement ce qu’ils veulent est essentiel pour préparer des citoyens responsables. De plus, le goût de la lecture et de l’écriture doit être cultivé dès le plus jeune âge pour favoriser un développement intellectuel harmonieux.
Pour permettre aux enseignants de se concentrer sur l’enseignement et la gestion de classe, il est indispensable d’ajouter des personnes-ressources spécialisées dès la première année du primaire. Orthopédagogues, psychologues, éducateurs spécialisés doivent être disponibles pour aider à diriger les élèves vers les services appropriés en fonction de leurs besoins spécifiques. La collaboration avec la communauté, y compris les parents, grands-parents et étudiants des milieux collégial et universitaire, peut également apporter un soutien précieux et diversifié.
Tous les élèves doivent être tenus de réaliser les travaux et les devoirs assignés. En cas de travail mal fait, une récupération obligatoire s’impose pour accomplir les tâches sous la supervision du personnel enseignant. Cette rigueur est essentielle pour garantir que chaque élève progresse et assimile les connaissances nécessaires à son développement.
Le manque de ressources pour gérer les élèves ayant des problèmes de comportement, ainsi que la sélection des meilleurs élèves par les écoles privées, exacerbe les troubles d’apprentissage. Un enseignant doit pouvoir contrôler sa classe pour bien instruire. J’ai moi-même vécu cette situation lors d’une suppléance en mathématiques où, après avoir expulsé un élève perturbateur, les autres élèves m’ont remercié.
Redonner l’autorité aux enseignants du primaire et du secondaire est une priorité absolue. Les enseignants doivent être les maîtres de leur classe, libres de choisir les approches pédagogiques les plus appropriées, basées sur des données probantes, telles que l’enseignement explicite. L’autorité retrouvée permettra d’assurer le bon déroulement des cours et de maintenir un environnement propice aux apprentissages. Aucun élève ne devrait avoir le droit de perturber la classe au détriment des autres.
La meilleure pédagogie, selon le projet Follow Through, est centrée sur l’enseignant, qui doit être maître de sa classe. Une vaste consultation, une sorte de Commission Parent 2.0, est nécessaire pour redresser notre système éducatif.
Le système éducatif québécois est à la croisée des chemins. Pour préparer les citoyens de demain, il est impératif de responsabiliser les parents, de renforcer le soutien aux enseignants et de restaurer leur autorité. La mise en œuvre de ces mesures contribuera à créer un environnement éducatif rigoureux, respectueux et propice aux apprentissages pour tous les élèves. En tant qu’enseignant retraité, j’appelle les autorités éducatives et les parents à se mobiliser pour ces changements nécessaires. Ensemble, nous pouvons redonner à l’éducation la place qu’elle mérite et assurer un avenir prometteur à nos jeunes.
Robert Durocher
Enseignant de science retraité
Auteur du livre Enseigner avec passion
Directeur des collectifs Portraits de femmes et d’hommes remarquables, volumes 1 et 2