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Pas de taxes à payer, plus d’argent dans vos poches… Mais attention!
Avec le ralentissement économique qui s’observe dans tous les secteurs, le travail au noir peut sembler attrayant. Pas de taxes à payer, plus d’argent dans vos poches… Mais attention! Cette pratique illégale comporte de nombreux risques qui peuvent avoir des conséquences désastreuses sur votre vie personnelle et professionnelle. Nous connaissons bien l’impact que l’économie souterraine exerce sur les besoins des services publics, mais je souhaite aujourd’hui examiner de plus près les conséquences auxquelles le citoyen s’expose en choisissant cette voie.
Au Québec et au Canada, le travail au noir est considéré comme une fraude fiscale. Les lois sont claires: tous les revenus doivent être déclarés. En cas de détection par le fisc, les conséquences peuvent être sévères. Revenu Québec et l’Agence du revenu du Canada (ARC) disposent de moyens de plus en plus sophistiqués pour débusquer les fraudeurs. Si vous êtes pris, attendez-vous à devoir payer non seulement les impôts éludés, mais aussi des intérêts et des pénalités qui peuvent atteindre jusqu’à 50% du montant dû. Dans les cas les plus graves, vous pourriez même faire face à des poursuites criminelles, risquant ainsi des amendes substantielles et même une peine d’emprisonnement.
N’oubliez pas que le travail au noir implique souvent d’autres personnes. Un client mécontent, un collègue jaloux ou même un voisin suspicieux pourrait vous dénoncer aux autorités. Les deux paliers de gouvernement ont mis en place des lignes de dénonciation anonyme, rendant le risque d’être signalé encore plus probable.
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Imaginez un instant que votre travail au noir soit découvert. Les conséquences sur votre réputation pourraient être désastreuses. À l’ère du numérique, une information du genre à votre sujet peut se propager rapidement sur les réseaux sociaux et affecter durablement votre image professionnelle. Vos futurs employeurs ou clients potentiels pourraient hésiter à faire affaire avec quelqu’un ayant un passé de fraudeur.
Au quotidien, le fruit obtenu par votre travail au noir pourra vite devenir un casse-tête lorsqu’il s’agit de l’utiliser. Les institutions financières sont tenues de signaler les transactions suspectes. Des dépôts fréquents en espèces ou des mouvements d’argent inexpliqués peuvent attirer l’attention de votre banque et potentiellement déclencher une enquête. Contrairement à la croyance populaire, même des montants inférieurs à 10 000 $ peuvent faire l’objet de dénonciation au CANAFE (Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada).
Quant aux investissements, ils deviennent un véritable parcours du combattant. Comment justifier l’origine de cet argent pour acheter une propriété ou investir dans des REER, CELI, REEE et même pour souscrire à une police d’assurance vie pour protéger vos proches ? Quant au financement pour acheter une maison familiale, les prêteurs hypothécaires exigent des preuves de revenus que vous ne pourrez pas fournir.
Certains pourraient être tentés d’utiliser des paradis fiscaux pour dissimuler leurs revenus non déclarés. Attention ! Cette pratique est non seulement illégale, mais aussi extrêmement risquée. Les gouvernements du monde entier, y compris le Canada, ont renforcé leur coopération avec de nombreux pays qui autrefois étaient plus complaisants. La lutte contre l’évasion fiscale s’intensifie partout dans le monde. Les échanges d’informations entre pays rendent ces stratagèmes de plus en plus difficiles à mettre en œuvre et à maintenir.
L’utilisation de prête-noms n’est pas non plus une solution miracle. En cas de découverte, vous vous exposez à des accusations de fraude encore plus graves, sans parler des risques de trahison par votre prête-nom.
En travaillant au noir, vous vous privez de nombreux avantages sociaux. Pas de cotisations à l’assurance-emploi signifie ; pas de prestations en cas de perte d’emploi. Vos cotisations réduites au Régime de pensions du Canada (RPC) ou au Régime de rentes du Québec (RRQ) se traduiront par une pension de retraite diminuée. Sans oublier la perte potentielle de couverture en cas d’accident du travail.
Le travail au noir peut sembler une solution à court terme, mais il peut sérieusement compromettre votre avenir professionnel. Sans expérience officiellement reconnue, comment justifier vos compétences auprès de futurs employeurs? Comment négocier un meilleur salaire sans historique professionnel solide?
Vivre dans la crainte constante d’être découvert peut avoir un impact significatif sur votre santé mentale. Le stress lié à la dissimulation de vos activités, la peur des contrôles fiscaux, l’anxiété face à chaque dépôt bancaire… Tout cela peut rapidement devenir un fardeau psychologique lourd à porter.
Bien que le travail au noir puisse sembler une option tentante pour augmenter vos revenus à court terme, les risques et les conséquences potentielles dépassent largement les avantages. La tranquillité d’esprit, la sécurité financière à long terme et le respect de la loi valent bien plus que quelques dollars gagnés dans l’ombre.
Source: https://fintrac-canafe.canada.ca/intro-fra
En 2023, le PIB du Québec était d’environ 500 milliards de dollars canadiens. Selon Statistiques Canada, le travail au noir représente entre 3,5% et 4,5% du PIB. Alors nous estimer que l’économie souterraine représente environ 20 milliards $ annuellement. Le manque à gagner fiscal incluant TPS, TVQ et impôts sur le revenu avoisine sans doute les 10 milliards annuellement.