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Ce soir, Guillaume Cliche-Rivard (QS) et Christopher Baenninger (PLQ) auront entre les mains deux discours chacun, un en cas de victoire, un en cas de défaite. Et mardi, un chef aura la face longue, l’autre aura un large sourire.
Alors que se tient aujourd’hui l’élection partielle dans Saint-Henri–Sainte-Anne (SHSA), deux partis ont plus à perdre que les autres. Québec solidaire ne peut pas se permettre de ne pas l’emporter face à un PLQ sans chef et affaibli. Quant au PLQ, perdre son château fort alimentera la morosité face à son avenir.
Lors de la dernière campagne, Québec solidaire « spinnait » très fort qu’il allait remporter SHSA. C’est finalement la circonscription voisine, Verdun, qui a viré à l’orange.
Gabriel Nadeau-Dubois a beaucoup à perdre. Lui qui a fait le pari qu’un recentrage lui permettrait d’aller chercher davantage de députés solidaires. Les attentes étaient élevées, tant et si bien que le fait d’avoir désormais 11 élus, comparativement aux 10 auparavant, n’a pas été perçu comme une victoire. GND a besoin d’un 12e élu pour montrer que son choix était le bon et que QS doit continuer sur cette voie.
Son candidat, Guillaume Cliche-Rivard, est le plus connu parmi les concurrents puisqu’il était déjà candidat dans Saint-Henri–Sainte-Anne lors de la dernière générale et qu’il a terminé au deuxième rang. Une deuxième place contre Dominique Anglade, qui l’avait emporté par 2 700 voix, s’explique. Mais les explications seraient plus pénibles cette fois-ci.
Le Parti libéral, amoché par la dernière campagne, est dans une période difficile. En effet, nombreux sont ceux et celles qui sont confus face au positionnement du PLQ. Il faudra attendre une course à la direction pour avoir les vraies discussions quant à l’avenir du Parti. Marc Tanguay a la lourde tâche de tenir les troupes pendant que l’on traverse les limbes, sans direction claire. Garder SHSA serait certainement un baume sur les plaies des libéraux.
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En cette journée de scrutin, je ne peux m’empêcher de revisiter certains souvenirs. L’élection partielle dans Richelieu, à la suite de la démission d’Élaine Zakaib, était cruciale pour le PQ. Encore sonné par la dernière campagne électorale, le parti devait absolument préserver son château fort face à la CAQ.
Le chef intérimaire, Stéphane Bédard, avait fait une bonne campagne terrain pour épauler un candidat qui ne comptait pas ses heures, Sylvain Rochon. Le narratif national était voulant que le PQ n’allait nulle part. On attendait une course à la direction pour mieux définir le projet politique et l’approche à préconiser.
En 2015, lors du dévoilement des résultats, Sylvain Rochon était passé par toute la gamme des émotions. Au fil de la soirée, alors que les résultats sortaient tranquillement, il avait en main parfois son discours de victoire, parfois celui de la défaite… pour finalement se rendre au rassemblement militant avec celui qu’il souhaitait plus que tout livrer. Après un combat à deux PQ-CAQ, le PQ avait gardé Richelieu par 700 votes. Catastrophe évitée.
Pour la CAQ, c’était la déception et ce n’était pas la dernière. En effet, la défaite dans l’élection partielle de Chauveau en 2016 avait été un coup dur. Ce n’est qu’après la victoire de Geneviève Guilbault dans une autre élection partielle, dans Louis-Hébert cette fois, que la bonne humeur est revenue dans les rangs de la CAQ et qu’elle a repris son élan jusqu’à l’accession du pouvoir en 2018.
Oui, les élections partielles comptent. Elles racontent des histoires. Elles ponctuent les mandats entre les élections générales. Elles testent les partis et leur machine.
Ce soir, Guillaume Cliche-Rivard et Christopher Baenninger auront entre les mains deux discours chacun, un en cas de victoire, un en cas de défaite. Et mardi, un chef aura la face longue, l’autre aura un large sourire.