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Geneviève Tellier, politologue et professeure à l’Université d’Ottawa, estime que le gouvernement de Justin Trudeau «a plusieurs options sur la table» afin de protéger le droit à l’avortement pour les femmes du Canada, dont la hausse du financement.
Le débat sur l’avortement mené aux États-Unis a des échos au Canada, tant à Ottawa qu’au Québec.
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau a d’ailleurs affirmé que son gouvernement comptait prendre des mesures pour renforcer le droit à l’avortement au Canada.
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Michel Bherer a discuté du sujet mercredi au bulletin Noovo Info Le Fil 22 avec Geneviève Tellier, politologue et professeure à l’Université d’Ottawa.
D’entrée de jeu, Mme Tellier affirme que le gouvernement de Justin Trudeau «a plusieurs options sur la table» afin de protéger le droit à l’avortement pour les femmes du Canada, dont la hausse du financement.
«En ce moment, ce sont les provinces qui gèrent les programmes d’avortement, mais elles sont souvent confrontées à des contraintes financières. Le gouvernement fédéral pourrait ajouter des conditions aux provinces afin d’obtenir les transferts en santé comme l’offre d’un service élargi et accessible à tous en matière d’avortement.»
Geneviève Tellier souligne qu’Ottawa pourrait également choisir «de légiférer le droit à l’avortement» puisque contrairement à la croyance populaire, l’avortement n’est pas protégé à travers une loi au Canada, mais bien par la jurisprudence.
«L’avortement est décriminalisé, donc les tribunaux ont dit : "Ce n’est pas illégal", mais en même temps ce n’est pas offert à tous gratuitement. Avec une loi, l’avortement pourrait être inclus dans les services de santé qui sont couverts par le régime public», croit Mme Tellier.
Elle ajoute que la décision des tribunaux de rendre légal l’avortement fait en sorte que le gouvernement du Canada ne pourrait pas criminaliser l’avortement, «mais qu’il pourrait choisir de couvrir ou non les services de santé liés à l’interruption d’une grossesse».
Mme Tellier souligne du coup que certains gouvernements provinciaux ont réduit l’accès à l’avortement, notamment au Nouveau-Brunswick, et cette façon de faire «pourrait être imitée ailleurs au pays».
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Au Canada, le débat entourant l’avortement est sans doute l’un des sujets les plus délicats pour les conservateurs, notamment pour les candidats à la course à la direction du Parti conservateur du Canada.
Jusqu’à tout récemment, le sujet était gardé sous silence. Force est de croire qu’avec l’actualité touchant les États-Unis, le sujet sera malgré tout à l’honneur.