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Politique
Chronique |

Qui veut être la prochaine Kim Campbell?

«Vous souvenez-vous de Kim Campbell?»

La course à la direction du PLC est lancée et c’est une véritable télé-réalité. Les Libéraux se cherchent non seulement un chef, mais aussi un premier ministre. Ce dernier ne sera probablement en poste que quelques semaines.  

Vous souvenez-vous de Kim Campbell? Ministre dans le cabinet de Brian Mulroney, elle devient cheffe du Parti conservateur et première ministre du Canada du 25 juin 1993 au 4 novembre 1993. 

Le passage de Mme Campbell n’est néanmoins pas le plus court de l’histoire du Canada. Le détenteur de ce titre, Charles Tupper, a été premier ministre durant 2 mois et une semaine. Nombreux sont ceux qui se souviennent davantage de madame Campbell, qui fut la première (et la seule) femme à diriger le Canada. 

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Le scénario le plus probable

Le prochain chef sera connu le 9 mars et le Parlement recommencera à siéger le 24 mars. Trudeau ayant prorogé la session parlementaire, le nouveau chef devra livrer un discours du trône à la gouverneure générale dans lequel il pourra communiquer sa vision.

Les conservateurs et les bloquistes ont indiqué vouloir faire tomber le gouvernement et partir en élections le plus rapidement possible lors d’un vote de confiance ou d’une motion de défiance à leur initiative. Mais difficile de prévoir exactement la date. Disons quelque part en avril.

Les néo-démocrates, moins pressés, ont eux aussi indiqué qu’ils allaient faire tomber le gouvernement. Mais il ne faut pas exclure un scénario selon lequel ils pourraient négocier une nouvelle entente avec le nouveau chef libéral. Bien que Jagmeet Singh ait été publiquement très catégorique dans ses interventions, je n’y crois qu’à moitié. Si le NPD continue de voter avec le PLC, les élections pourraient n’avoir lieu qu’à l’automne.

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À ce moment-là, ce premier ministre de passage pourrait peut-être éviter de battre le record tenu par Charles Tupper!

Chair à canon ou reconstructeur?

Les hésitations de Justin Trudeau auront fait en sorte que le PLC se retrouve à faire une course à la direction précipitée. Cette course ne pourra pas leur procurer des débats très profonds sur les orientations du parti pour les prochaines années. Le chef choisi sera inévitablement celui qui devra porter le bilan Trudeau sur ses épaules, surtout s’il s’agit d’un ministre de son cabinet, comme Chrystia Freeland ou François-Philippe Champagne. Même Mark Carney aura du mal à se libérer des «grelots trudeauistes».

Une course rapide ne permettra pas non plus d’aller chercher de nouveaux membres. Seuls les membres inscrits d’ici le 27 janvier pourront choisir le nouveau chef.

Ces éléments font en sorte que cette course n’est pas le début de la reconstruction du PLC. On se cherche quelqu’un qui ne soit pas Justin Trudeau pour aller faire la campagne. La tâche s’annonce ardue et, selon l’ampleur de la catastrophe électorale, on verra si cette personne est élue dans son comté et qu’elle survit à la défaite de son parti. Ainsi, après cette course à obstacles, ce chef ou cette cheffe pourra commencer la longue reconstruction.

Rappelons-nous que Kim Campbell, elle, avait perdu sa circonscription lors de l’élection de 1993 (tenue le «squatre novembre au soir», pour les connaisseurs) et qu’elle démissionnera de son poste de cheffe du Parti conservateur peu après.

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