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Politique
Chronique |

Plus qu’une simple élection partielle dans Terrebonne

Contrairement à d’autres élections complémentaires, la campagne de Terrebonne est très intéressante.

Les électeurs de la circonscription de Terrebonne sont conviés aux urnes le 17 mars prochain pour élire le successeur du député caquiste démissionnaire Pierre Fitzgibbon.
Les électeurs de la circonscription de Terrebonne sont conviés aux urnes le 17 mars prochain pour élire le successeur du député caquiste démissionnaire Pierre Fitzgibbon.

Plus de 160 jours se sont écoulés entre la démission du député et super-ministre de Terrebonne, Pierre Fitzgibbon, et le déclenchement de l’élection partielle pour le remplacer. Les électeurs seront conviés aux urnes le 17 mars prochain. François Legault a joué la carte du délai, en espérant un mouvement important, à son avantage, dans les intentions de vote au Québec. En vain.

Cette longue attente pour les citoyens de Terrebonne, mais aussi pour les élus d’autres paliers qui ont demandé un déclenchement rapide, a remis à l’ordre du jour l’idée des élections partielles à date fixe. L’idée, proposée notamment par le Directeur général des élections du Québec depuis 2018, est très simple: les élections partielles auraient lieu deux fois par année, à un moment prédéterminé, afin de réduire le pouvoir discrétionnaire et stratégique du premier ministre. 

 

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C’est exactement le même principe que pour les élections générales à date fixe, qui jouissent d’un consensus unanime à l’Assemblée nationale. Le gouvernement devrait sérieusement envisager cette réforme électorale, plutôt mineure, mais qui améliorerait les institutions électorales québécoises.

Une élection importante

L’élection partielle dans Terrebonne sera, contrairement à d’autres élections complémentaires, très importante pour les dynamiques partisanes au Québec pour au moins trois raisons.  

Premièrement, le Parti québécois (PQ) aura l’opportunité de renouer avec la région du «450». Les circonscriptions du 450, c’est-à-dire les banlieues qui ceinturent l’île de Montréal, sont fondamentales pour tout parti qui aspire à former le gouvernement. Pour l’instant, le PQ a des députés sur l’île de Montréal, dans la région de la Capitale-Nationale et en région éloignée. Aucun de ses élus ne représente les électeurs et les réalités propres aux banlieues du 450.

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Deuxièmement, l’élection partielle nous donnera une meilleure idée des préférences électorales des francophones, qui représentent plus de 87% de la population de la circonscription de Terrebonne. Cet électorat est évidemment crucial au Québec et a été la base du succès de la CAQ, qui a graduellement réussi à s’approprier depuis 2012 le vote francophone acquis au PQ. C’est également cet électorat que le Parti libéral du Québec doit reconquérir, ou, à tout le moins, auprès duquel il doit obtenir un appui décent, s’il espère se «dé-Montréaliser».

Troisièmement, le Parti québécois continue de marteler que l’indépendance du Québec est plus que jamais nécessaire, et ce, malgré le contexte d’incertitude économique découlant des menaces de guerre économique des États-Unis. Si le PQ réussit à l’emporter sans équivoque, malgré le contexte d’incertitude économique défavorable à l’indépendance, il réussira à envoyer un message clair qu’il faudra plus que de l’incertitude économique pour nuire à ses résultats.

La participation électorale

Cette élection sera aussi l’occasion de surveiller le déclin de la participation électorale dans les élections partielles au Québec, qui est encore plus fort que le déclin observé lors des élections générales.

Cette tendance est inquiétante. Même si l’on s’attend à ce que la mobilisation soit nettement moins élevée que lors des dernières élections générales de 2022, où 66% de l’électorat a voté, il est souhaitable qu’une partie importante des citoyens de Terrebonne se mobilise afin d’envoyer le signal clair que la population est à l’écoute du politique et réactive au contexte politique.

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