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Florence, en grandissant, je te souhaite d’être qui tu veux et comme tu veux.
Sans grande surprise, j’avais prévu d’ajouter mon grain de sel dans cet océan d’opinions sur les mâles alpha. De parler d’eux et de leurs façons de voir la grande patente de la vie et des éternelles relations hommes et femmes.
Puis, je me suis dit non! Ce n’est pas sur eux que je dois diriger mon spotlight. Dans ma petite tête, je me suis dit que ce serait plus positif et lumineux d’écrire une lettre à ma filleule Florence. Et à toutes les petites Florence d’ici et d’ailleurs qui grandissent en ce moment. Rien de bien scientifique et encore moins de grandes vérités et certitudes, juste mon souhait pour elle.
Florence, en grandissant, je te souhaite d’être qui tu veux et comme tu veux. J’ai toujours pensé que de nos jours, ça allait de soi. Que c’était devenu facile de mener sa barque comme on veut. C’est encore vrai, mais moins qu’avant, on dirait. Dans certaines régions du monde, tes droits rétrécissent comme une chemise en lin qu’on aurait sacré dans la sécheuse.
C’est vrai qu’au Canada, ça va bien pour toi, même très bien si on se compare. Mais si on nous avait dit, il y a à peine quelques années, qu’à certains endroits aux États-Unis, on remettrait en question le droit à l’avortement, j’aurais ri. Alors, ne tenons rien pour acquis et restons vigilants.
Florence, je te souhaite de pouvoir devenir qui tu veux. Que soit astronaute, avocate, ballerine, coiffeuse ou dompteuse de tigres. Mais je ne veux pas seulement que tu aies la chance de choisir, je veux qu’on t’ouvre toutes les portes pour y arriver. Que ce soit possible et accessible.
Je veux que le deal soit que tu puisses mettre les efforts pour arriver à faire un travail que tu aimes et que nous, on te donne la possibilité de concrétiser ton choix. Je veux que tu puisses donner ton opinion sur tout sans avoir la moindre crainte de représailles ou qu’on te fasse sentir que ce que tu dis, ça a moins de valeur.
Je veux que tu marches dans la rue, le soir, sans craindre de tourner un coin de rue. Je veux que la seule chose qui te fasse sursauter ce soit un gros raton laveur qui se paie la traite dans un restant de poulet frit PFK. Je veux que tu portes les vêtements qui te font sentir bien sans que ça ait une incidence sur le jugement qu’on te porte. Que ton look soit juste ton look. Rien de plus et de moins. Même des imprimés léopard si ça te chante.
Je te souhaite de pouvoir bâtir une relation amoureuse avec qui tu veux. Même pas juste une si le cœur t’en dit. Le nombre que tu veux. Que cette ou ces relations amoureuses, tu les bâtis sur le modèle que tu veux. Que ce soit celui que tu as vu autour de toi et qui t’inspire ou celui que tu décides de créer. Ou un mélange des deux.
L’important ce sera de trouver votre équilibre. Vous irez travailler ou pas, vous aurez des enfants ou pas, vous aurez une gerboise, un chalet en bois recyclé, une compagnie de tasses en terre cuite ou une maison bigénérationnelle. Peu importe, je veux que tout ça soit possible pour toi. Une relation d’égal à égal.
Je crois sincèrement que la vie, c’est rarement blanc ou noir. La plupart du temps, ça situe dans toute la zone grise. La grise pâle, moyenne ou foncée. Je veux que tu nages dans cette zone. Les extrémités sont rarement heureuses. Reste ouverte. Écoute autant que tu parles. Suis cette petite voix intérieure qu’on appelle l’instinct. C’est souvent notre meilleur guide.
On a souvent tendance à se laisser déstabiliser par une minorité de gens qui pense différemment et qui nous ramène en arrière. Mais c’est correct, c’est leur droit, leur choix.
L’erreur, c’est de les laisser teinter notre route. L’important, c’est que tu continues de focaliser sur ton propre parcours. Je pense que la meilleure chose à faire, c’est de les ignorer et mettre tes énergies à construire la vie que tu veux.
Le meilleur est devant toi, Florence. GO!
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