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«Le train-train de la guerre occupe le fil de nos médias sociaux entre deux exploits sportifs, quelques "memes" rigolos, les dernières nouvelles culturelles, la photo d’un chien, une recette de mijoteuse.»
Et voilà ! Nous sommes habitués.
Le train-train de la guerre fait maintenant partie de notre quotidien. Il occupe le fil de nos médias sociaux et l’horreur ponctue nos journées, entre deux exploits sportifs, quelques «memes» rigolos, les dernières nouvelles culturelles, la photo d’un chien, une recette de mijoteuse. La marmite d’informations incessantes qui bout à gros bouillons jour et nuit contient maintenant des nouvelles de l’Ukraine. Et les nouvelles sont atroces. Honteuses. Barbares. On a peine à les décrire sans vouloir crier du fond de toute notre humanité.
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D’ici, au chaud, en sécurité, l’absurdité, le non-sens total de ce dont l’on est témoin jour après jour est insupportable. Voir des enfants en santé quitter leur routine, le chemin de l’école, leur vie normale pour être interrompus par les bombardements d’un égo maniaque tortionnaire qui ne supporte pas l’idée d’être contredit dans sa vision du monde et qui a peur de perdre le pouvoir au point d’envahir une nation souveraine, de tuer sa population au risque même d’affamer son propre peuple étouffé par les sanctions internationales. Je pourrais crier des nuits entières tellement ça me fâche.
Mais ce qui m’est encore plus insupportable, c’est à quel point nous sommes équipés pour tolérer ces guerres, comme si ça allait de soi. À quel point nos pays possèdent des armées, des systèmes, des règles, des lois qui la rendent normale. Je ne suis pas naïve, je sais que les humains sont violents, j’en élève. Je sais qu’à ce stade-ci de l’humanité, il faut malheureusement continuer de s’armer et se protéger contre les Poutine de ce monde. Contre les petits messieurs de son genre. Les pleutres qui ont au fond une confiance en eux grosse comme une courge, mais qui ont réussi en utilisant la force, l’intimidation, le chantage, la violence physique ou morale à se hisser au pouvoir et ont cessé d’être remis en question. Tout simplement. Et après, c’est coûte que coûte, je suis le petit roi de la montagne, si tu approches pour ma place, je te tue. Simple de même. Aussi con.
Je sais qu’il serait utopique de penser que ce genre de minuscules individus cessera d’exister. Mais je ne peux que continuer de rêver que nous arrêterons d’en faire des exemples de pouvoir et que nous finirons par ne plus leur remettre la clé des États. Que cet atroce modèle de force se verra relégué aux oubliettes, qu’il ne sera plus valorisé ni dans les cours d’écoles, nos familles, dans une assemblée, ni dans n’importe quelle fonction de dirigeant. Que cette manière violente de gérer par la force, en bully, sera instantanément dénoncée et un jour mourra. Comme d’autres réformes ont sonné le glas sur nos anciennes barbaries. Je ne peux plus (au Québec) occuper mon après-midi à regarder un humain se faire rompre le cou par une corde sur la place publique. Et c’est tant mieux.
Les humains savent se débarrasser de leurs peaux de barbares, la guerre devrait un jour aussi prendre ce tournant. Pour toujours.