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Société
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Mission de l'Esprit-Saint: lettre à Legault et Drainville

«C’est un message important que vous apportez. [..] Mais permettez-moi de douter­.»

François Legault s'adresse à la presse aux côtés du ministre Bernard Drainville lors d'une conférence de presse à Montréal, le 18 février 2024.
François Legault s'adresse à la presse aux côtés du ministre Bernard Drainville lors d'une conférence de presse à Montréal, le 18 février 2024.
Richere David
Richere David

Monsieur le premier ministre François Legault, Monsieur Bernard Drainville ministre de l’Éducation,

C’est un message important que vous apportez et si j’avais eu une enfance libre d’apprendre dans la vraie vie, et ce en toute sécurité, j’aurais peut-être un peu plus d’enthousiasme.

Mais permettez-moi de douter... Permettez-moi de demander, comment se fait-il que vous soyez au courant du groupe de la Mission de l’Esprit-Saint qui compte encore des centaines d’enfants sans éducation, ou enseignés dans la peur, cachés un peu partout.

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Certains subissent des actes de violence physique…. Pour les autres je peux vous garantir que la violence psychologique, la peur, la culpabilité y est à 100%.

Des dommages d’une vie!

Moi, M. Legault je suis née au Québec. Dans cette belle province qui est censée avoir évolué et qui se vante de son système qui «protège» les enfants.

Et bien j’aurais une grande histoire à vous raconter. Même si je sais très bien que vous la connaissez déjà. En 2019 vous aviez même mentionné que vous alliez agir envers ce groupe qui pousse les filles à se marier dès 14 ans.

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Moi, M. Legault je suis allée à l’école clandestine de ce groupe jusqu’en 4e année. Ensuite nous étions à la maison.

Personne n’est jamais venu nous voir.

Je me suis sauvée à 21 ans avec mes deux petites filles. Complètement déconnectée de la réalité en essayant, seule et sans famille, de comprendre la vraie vie et calmer mes attaques quotidiennes de crise de panique.

Parce que moi, ce que j’ai appris enfants ce n’est pas ce que mes enfants ont eu la chance d’apprendre. Non, moi j’ai appris à me préparer pour la fin du monde. J’ai appris à pouvoir survivre quand ça arriverait. Et j’ai appris que si je n’étais pas une bonne personne et bien je n’aurais pas la protection.

Mes enfants ont eu la chance d’avoir mieux. Mais pas grâce au ministère de l’Éducation ni grâce à vous. Ils ont eu cette chance, car leur mère a été assez forte pour laisser tout son passé, son vécu, sa famille et a refait sa vie dans une ville éloignée.

J’aurais aimé qu’on nous sauve… Je voulais tant apprendre, aller à l’école.

C’est inconcevable et difficile de comprendre que le ministère de l’Éducation puisse fermer les yeux et les oreilles sur ce qui se passe là-bas.

Que ferez-vous pour eux?

Richere David
Richere David