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L'analyste politique trouve qu'il n’est pas du tout essentiel ni nécessaire que le gouvernement du Québec investisse dans un tel projet.
La demande de financement du groupe de Stephen Bronfman à hauteur de 300 millions $ pour la construction d'un nouveau stade de baseball au bassin Peel à Montréal, tel que rapporté par «La Presse» mardi, ne fait pas l'unanimité.
«Jamais dans 100 ans» le gouvernement du Québec ne devrait contribuer pour 30% de ce projet de 1 milliard $ essentiel au retour du baseball majeur dans la métropole, a lancé l'analyste politique Luc Ferrandez, mardi dans une intervention au bulletin Le Fil 17h sur les ondes de Noovo Info.
«C’est extraordinairement différent des autres subventions habituelles, a continué Luc Ferrandez. Quand il y a des projets avec des investissements avec des retombées, c'est normal que le gouvernement participe. Toutefois, le premier ministre Legault a décrit les retombées et il a dit que même les taxes sur l’achat des matériaux pour la construction du stade seraient considérées comme une retombée.»
Mais là, tous les entrepreneurs québécois se disent : "Attends une minute, lorsque je construis un magasin, je ne demande pas une subvention correspondant au montant des taxes!"», a-t-il noté, mentionnant également comment un tel investissement profiterait aux personnes vivant dans le luxe et aux joueurs professionnels étrangers.
Un projet à coût nul ?
Luc Ferrandez ne croit pas non plus dans la possibilité d’un investissement à coût nul pour le projet de l’équipe Bronfman - un avis que partagent en quelque sorte les partis d'opposition. Dominique Anglade, cheffe du PLQ, a réagi d’ailleurs en disant que «le gouvernement nous prend pour des cons».
«On ne peut pas calculer des retombées sur 30 ans et sur quelque chose d’aussi aléatoire que le baseball. Imaginons que l’équipe soit très mauvaise, cinq années au bas du classement, et que Tampa Bay abandonne sa moitié. Est-ce qu’on se retrouve avec la totalité de l’équipe? Est-ce que les investisseurs vont vouloir payer l’autre moitié alors que les retombées ne seront plus au rendez-vous?» a-t-il déploré.
«On a un gros stade à Montréal, a-t-il conclu. On en aurait eu un second, je comprends que ce serait différent, mais surtout dans un quartier où on pourrait faire tellement plus et mieux pour Montréal que de construire un stade.»