Début du contenu principal.
Tous les signes sont là, vous ne trouvez pas ?
Tous les signes sont là, vous ne trouvez pas ?
Tous les signes qu’elle est maintenant derrière nous, cette satanée pandémie : le décompte médiatique des cas passe maintenant après celui des buts de Caufield, la campagne de vaccination tourne de plus en plus au neutre, le centre-ville d’Ottawa redevient tranquille (je n’ai pas dit «plate»), Anne Casabonne fait sagement du porte à porte près de chez moi plutôt que du Pierre Falardeau et on ne sait plus trop où est Lucie Laurier.
À lire également:
Autre signe patent, le premier ministre Legault qui ne vient plus nous en parler ; c’est le docteur Luc Boileau qui nous en jase maintenant. Mais on sait bien que ce n’est pas pareil, comme on a su que le verglas de 1998 était terminé quand Lucien Bouchard a cessé d'apparaître à la télé aux côtés du sympathique monsieur avec ses cols Caillé.
C’est aussi le printemps, dixit les outardes et trois ou quatre vols de retour aperçus ces derniers jours alors que même que Rambo ne descend plus dans le Sud à Québec pour nous dire de lever les mesures sanitaires levées entre deux hommages à l’esprit vibratoire. C’est vraiment fini !
Au fait, comment réussir à mettre la pandémie derrière ? Je connais deux méthodes. Soit on fait comme la Chine et on garde le virus hors des frontières, ce qui…
Comment ? La Chine a laissé passer le virus ? Pas une bonne nouvelle, ça. Tournons-nous vers un pays qui est jusqu’ici, exemplaire pour maintenir le virus en bruit de fond, comme la Corée du S… Quoi ? Ça flambe aussi en Corée ? Diable.
La Chine est aux prises avec une recrudescence des cas de COVID-19. Crédit: Ng Han Guan | The Associated Press
La Nouvelle-Zélande alors. Vous savez, là où la première ministre a vraim… Vous me dites que là-bas aussi ça va moyen ? Alors, je ne sais plus… Ah ! L’Australie, cette autre grande île qui… Oh. Je vois : Omicron, là aussi, est passé. Ce diable de variant… Et cet autre qui monte, son petit frère, BA.2, je sais bien...
Mais bon, revenons à notre propos indiquant que la pandémie est maintenant derrière... Ah ? Oui, vous avez raison, il y a quand même près de 1000 patients hospitalisés avec le virus. Mais justement avec le virus et pas à cause — il paraît que c’est la moitié environ. C’est donc à moitié terminé, du moins dans les hôpitaux. Et… Ah ? Il y a encore des morts. Ça, c’est triste.
Et la deuxième méthode ? Encore plus simple : si personne n’en parle, c’est que le virus est derrière nous. Une méthode qui a du succès partout dans le monde en ce moment. C’est comme pour les biographies, je termine celle — incroyable — du navigateur Magellan et de son tour du monde épique, quelle épopée ! Mais remarquez, si tout le monde était mort avant le retour à Séville, est-ce qu’on aurait su que Magellan avait bel et bien réussi son pari? CQFD.
Prenons le décompte des cas officiels dûment certifiés PCR. Est-ce qu’on peut encore en tirer quelque chose ? Non. On ne sait plus trop ce qu’il veut dire, parce qu’on teste surtout dans les hôpitaux et qu’en plus, on nous dit qu’il y a autant d’avec que d’à cause. Autre dossier réglé.
Idem pour les tests des eaux usées, ces analyses qui demandent un certain courage et un pince-nez pour prélever ce que vous savez afin d’y estimer le nombre de virus ; ben c’est out aussi. Il paraît qu’on va recommencer cet été quand tout ira mieux parce que tout le monde est dehors, mais qui sait ?
Même dans les écoles, on ne sait plus trop. À l’œil, le pire de la rentrée de janvier s’est assez bien passé, finalement, cette période n’ayant pas été le cataclysme parfois annoncé. Et même si le compte de COVID-écoles continue de diffuser avec vaillance les contaminations, il n’y a pas de chiffres officiels qui circulent. Et puis, il m’a bloqué sur Twitter, allez savoir pourquoi.
Enfin, entre vous et moi, une pandémie, quand il y a cette maudite guerre et la menace nucléaire que l’on a tous en tête, le risque du virus, vous pensez, pèse moins lourd que la table sur laquelle Vladimir s’assoit parfois avec ses lointains conseillers.
Je vous dis, elle est derrière nous la pandémie. Mais avant que plusieurs grimpent encore sur leurs grands chevreuils ou que le Collège des médecins m’envoie un mot pour que je surveille mon langage, je mentionne que ce que j’ai écrit n’est pas du tout ce que vous pensiez lire.
D’accord : la pandémie est bien derrière nous et on s’en réjouit, et tous et toutes, satisfaits, heureux, et après lui avoir lancé la main (le signe de ralliement des farfadets est permis pour ça), on se retourne vers l’avenir pour…
Ah ben. C’est pas vrai. La pandémie est aussi là devant. Qui l’eût cru ? On est encore dedans.