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Cette semaine, comme une balance qui n’arrive pas à trouver son équilibre, je sautais d’un sujet à l’autre pour mon texte. Et puis je me suis dit: pourquoi ne pas jaser brièvement de deux trois trucs. Hop! Lançons-nous!
J’ai les mêmes quatre amies depuis le secondaire. On pourrait faire le remake de « 5 filles et un jeans », mais nous, ce serait « 5 best et un chalet ». On se voit le plus souvent possible dans l’année, malgré le fait qu’on soit éparpillé entre Québec et Montréal. Mais une fois l’an, début juin, c’est sacré, c’est l’annuel du chalet.
Le principe est simple: 48 heures, un chalet, de la bouffe, de la boisson, nos tounes des années 80, une tonne de rires trop forts et un marathon de jasage. Pas de conjoint admis. De toute façon, ils se sentiraient de trop en 15 minutes parce que durant ce 48 heures, on redevient cette unité, ce groupe soudé qui se suffit par lui-même.
Et en plus, ils ne comprendraient rien à nos anecdotes d’ados pas si extraordinaires, mais qu’on trouve incroyables. Tout ça s’est passé le week-end dernier. La façon parfaite de lancer l’été. La Formule 1 peut aller se rhabiller dans son kit en latex Budweiser.
C’est presqu’un cliché de le dire, mais l’amitié, c’est précieux. Vraiment. Ça n’a pas prix. Si c’était coté en bourse, ça ferait des ravages. Même Pierre-Yves McSween en achèterait. La vraie amitié, celle qui dure et traverse les tempêtes, c’est un bouclier contre les sales montagnes russes de la vie.
Ce week-end là, ça vaut bien des visites chez le psy. On se dit ben des choses, sans trop de jugement ( on reste des humains ). On s’écoute, on commente, on suggère, on chiale, on s’obstine, on garde le silence, on se coupe la parole, on s’encourage, on se console, on se taquine, on rit et on s’apprécie pour ce qu’on est, pas plus, mais surtout pas moins.
La vie nous prête cette amitié. Je dis, elle nous la prête parce qu’on sait comment ça marche la patente. Un moment donné, sans avertissement, elle pourrait nous couper l’herbe sous le pied. Je ne souhaite pas ça pour rien au monde, mais c’est du domaine du possible.
On repart de ce week-end avec de solides migraines, mais tous remplis d’amour et de gratitude. Comme si chaque année, on venait faire le plein de belles affaires pour repartir sur nos bateaux individuels et aller se faire brasser sur nos propres mers. Mais on sait qu’il y a 4 phares qui peuvent nous faire signe en cas de péril. J’espère sincèrement que vous avez aussi ce privilège de l’amitié forte. Sinon, je vous la souhaite. Construisez-là, ça fait des miracles.
Dans les derniers mois de 2023, le gouvernement fait dérailler le projet de tramway de la ville Québec. On ne sait pu trop, on se questionne, on se demande, on se gratte la tête. C’est-y la bonne affaire ? Et que fait-on dans ce temps-là ? On mandate une entité pour se gratter la tête tout seul dans son coin et revenir avec LA solution.
Cette fois-ci, c’est CDPQ infra qui a reçu la mission de revoir de fond en comble l’épineux dossier. Et là, comme dans une pièce en été : coup de théâtre : on suggère un tramway. Je ne doute pas que tout le monde s’est gratté la tête avec sérieux et professionnalisme. Mais il n’en reste pas moins qu’on revient au point de départ. Comme un tramway qui tourne en rond.
On a cette manie au Québec d’avoir tout le temps peur d’avoir peur, d’avoir peur de se décider, peur d’aller de l’avant. De prendre des risques. On veut tellement faire plaisir à tout le monde que finalement, on ne se sauce jamais complètement.
Tout grand projet de société comporte une part de risque et d’inconnu, mais faire du sur place est rarement la solution. On aime malheureusement beaucoup focaliser sur le négatif. Je ne dis pas qu’il faut ignorer ces aspects d’un projet, mais tout à coup que ce serait profitable. Ce serait un plus et non un moins.
On dépense de l’argent à trop réfléchir quand on aurait pu mettre cet argent sur le projet lui-même. Je sais bien que mon analyse est simpliste, mais reste que je trouve ça dommage. Le projet aurait pu déjà être enclenché
Depuis deux trois semaines, j’ai l’impression que la direction de la Ville de Montréal joue au quizz télévisé français « Des chiffres et des lettres ». On nous balance plein de chiffres, d’années et de phrases pour nous en mettre plein la vue.
Je ne doute pas une seconde qu’il y a plein de bonnes idées dans tout ça. Que c’est bon pour notre avenir. Qu’on se dirige dans la bonne direction. Mais j’ai l’impression qu’on nous jette ça au visage pour nous faire oublier qu’en ce moment, ça va mal à shop. C’est bien beau 2050, mais ici et maintenant, y se passe quoi ?
On a de la misère à gérer des centimètres de terrasses sur la rue Peel… alors 2050, c’est un peu illusoire. Le village gai en arrache, les problèmes de toxicomanie explosent, on collectionne les cônes orange et ça tire du fusil sans retenu.
Encore une fois, je ne suis pas un fin renard de la politique, mais j’ai quand même le sentiment que c’est en 2024 qu’il faut qui se passe quelque chose. Oui, il nous faut prévoir le futur et faire déferler une vague d’optimisme sur la ville. Mais aimons-là un peu plus maintenant. Tout n’est pas sombre en ce moment. La ville a encore plein de beaux attraits, mais elle fléchie du genou et c’est triste.