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Me Benoit Girardin, avocat spécialisé en droit du sport olympique et professionnel, estime que Hockey Canada doit aller au bout de son enquête visant une présumée agression sexuelle impliquant huit de ces joueurs.
La fédération Hockey Canada, plongée au cœur d’un scandale pour une présumée agression sexuelle impliquant huit joueurs non identifiés survenus en 2018 à London, en Ontario, et pour un règlement à l’amiable dans cette affaire, a confirmé mardi qu'elle conserve un «fonds national d'équité» qui couvre un «large éventail de dépenses liées aux initiatives de sécurité, de bien-être et d'équité dans l’organisation»
Dans un communiqué, la fédération précise que «le fonds est également utilisé pour payer les primes d'assurance de l'organisation et pour couvrir toute réclamation non couverte par les polices d'assurance, y compris celles liées aux blessures physiques, au harcèlement et à l'inconduite sexuelle.»
Le quotidien The Globe and Mail révèle par ailleurs dans son édition de mardi qu'au lendemain de la rencontre dans une chambre d'hôtel qui a mené à la poursuite pour agression sexuelle, un joueur de l'équipe canadienne de hockey junior aurait échangé des messages textes avec la victime présumée.
Étienne Fortin-Gauthier est revenu sur ces nouvelles déclarations mardi au bulletin Noovo Le Fil 22 avec Me Benoit Girardin, avocat spécialisé en droit du sport olympique et professionnel. Voyez l'entrevue complète dans la vidéo.
Les messages, tout comme des vidéos, ont été présentés au quotidien par les avocats de sept membres anonymes de l'équipe canadienne.
Une stratégie courante selon Me Benoit Girardin.
«Il y a plein de rebondissements dans cette affaire-là. Il y a un peu d’informations qui coulent pour préparer le dossier d’enquête. On ne connaît toujours pas les faits et ce qui est avéré derrière tout ça. On connaît les allégations, mais on ne connaît pas les faits. Ce n’est pas surprenant, ça arrive. On laisse filtrer certains débuts de preuve dans cette affaire-là», explique-t-il.
Est-ce que de rendre public ce type d’information pourrait faire tomber l’entente hors cour survenue dans cette affaire? Le tout serait assez surprenant selon Me Girardin.
«Quand il y a une entente à l’amiable, il y a une renonciation à poursuivre dans le futur. Je serais surpris que l’entente soit rouverte», précise l’avocat.
«Toutefois, Hockey Canada pourrait, à la fin de son enquête, conclure à des conséquences et des sanctions sportives à l’encontre des joueurs qui auraient de manière alléguée commis cette grave inconduite», ajoute-t-il.
Me Benoit Girardin estime qu’il pourrait aussi y avoir une cause de nature criminelle.
«C’est le procureur général qui porte des accusations dans ce cas-là. Mais au point de vue civil, on ne peut que présumer que l’entente comporte une quittance qui met fin à toutes possibilités de poursuite de la part de la victime alléguée», affirme-t-il.
L’identité des joueurs impliqués dans cette affaire est pour le moment gardée secrète. Me Girardin estime toutefois que Hockey Canada aurait tout intérêt à être transparent dans sa démarche d’enquête.
«La fédération est sous une grande pression politique et médiatique. Si la fédération va jusqu’au bout de son enquête, les résultats de l’enquête devraient être rendus publics, incluant les noms des personnes qui de manière alléguée auraient commis ces graves comportements inacceptables, croit-il.
«Il est aussi possible que l’enquête maintienne les noms des gens impliqués confidentiels», conclut-il.
Finalement, appelé à commenter ce nouveau rebondissement dans le dossier, le premier ministre Justin Trudeau a jugé inacceptable le comportement des responsables de Hockey Canada.
«C'est difficile pour tout le monde au Canada de croire et d'avoir confiance envers quelqu'un à Hockey Canada», a soupiré M. Trudeau lorsque questionné à ce sujet.