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Il était une fois une province qui avait toujours aimé fêter en grand le 31 octobre, fête de l’Halloween. Mais depuis quelques années, cette fête faisait frissonner de peur.
On la redoutait chaque année, comme une ombre orange qui planait sur les villes en ce jour fatidique. On ne savait pas trop quand ni comment il était devenu si compliqué de célébrer une fête pourtant si simple et amusante.
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Même les plus sages et anciens d’entre nous ne savaient pas où cette frayeur avait pris sa source. Mais elle était bien là. Aussi tenace qu’une fermeture éclair de costume d’ourson qui est coincée dans ses poils.
La fête de l’Halloween était tellement devenue compliquée à gérer que certaines personnes avaient tout simplement baissé les bras. Le soir du 31, elles fermaient les lumières de leur maison et la veilleuse de la porte d’entrée pour faire croire qu’ils n’étaient pas là.
Ils se cachaient dans leur sous-sol et restaient tapis dans l’ombre en mangeant des mini-barres de chocolat tout en préparant leurs décorations de Noël pour le lendemain.
Certaines villes avaient essayé de conjurer le sort en déplaçant la fête de l’Halloween le samedi qui précède ou qui suit la date du 31. Juste pour nous mêler encore plus, chacun y allait selon son humeur. Pas question de statuer sur la même journée de remplacement… ce serait trop facile.
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Pourvu que ce ne soit pas le soir d’une pleine lune ou d’un match de hockey important. Les maires et mairesses avaient prétexté un manque de bénévoles quand la fête avait lieu un jour de semaine. Mais des bénévoles pour qui? Pour quoi?
Je sais que ce que je m’apprête à dire pourrait me faire jeter au cachot, mais les 364 autres jours de l’année, il y a aussi des enfants dans les rues. Pas déguisés, mais ils sont là, bien présents. Je dirais même que le soir du 31, il y a PLUS d’adultes qui les accompagnent.
C’était aussi dernièrement qu’on s’était rendu compte que le soir de l’Halloween, quand il pleuvait, ça pouvait mouiller les enfants et leurs costumes. Tout comme les adultes qui étaient avec eux sur la rue.
Ça n’en prenait pas plus pour qu’on s’emballe et qu’on retarde la fête jusqu’à la prochaine soirée sèche. Chacune des villes se basait sur son propre oracle de la température pour fixer une nouvelle date. Les plus populaires étant Oracle Provencher, Météo Oracle et Environnement Oracle Canada. La pluie faisait maintenant plus peur un soir du 31 octobre que tout autre date.
Mais ce n’est pas tout. Un autre danger guettait les passeurs du soir. Il est possible que les enfants se couchent un peu plus tard que d’habitude et donc, par conséquent, qu'ils soient fatigués le lendemain à l’école. Ainsi, le pire pouvait arriver.
Une légère somnolence de la petite Simone, 9 ans, dans son seul cours d’éducation physique du mois et paf, un ballon chasseur dans le front! Avouez, nous ne sommes jamais loin d’une paire de lunettes fracturée en deux.
On se cachait la vérité depuis des années. C’est bien connu, les soirs d’Halloween, les enfants ne se couchent pas avant 3h du matin. Le temps de revenir de la cueillette de bonbons, de débarrasser l’enfant de son costume, lui passer deux lingettes démaquillantes dans la face, le rincer à grande eau, s’asseoir à terre dans le salon pour trier leur butin, négocier ce qu’on va garder ou pas, piquer une crise, jeter les fruits parce que personne n’en veut, piquer une crise, nouveau rinçage à grande eau de l’enfant qui a de la tire-éponge dans les cheveux, piquer une dernière crise…
Ça n’en prenait pas plus pour voir le soleil se pointer dans les rideaux de la fenêtre du salon.
Tellement mélangés par le nouvel horaire pas très clair de la fête de l’Halloween, les sorcières, les fantômes, les chats noirs, les zombies, les vampires et les loups-garous se sont dit: «Fuck off! On va focusser sur novembre, le mois des morts». Tsé, quand même les entités de bases de la fête sacrent leur camp, ça fait frissonner de terreur.
Il ne reste qu’une chose à faire: souhaiter bonne chance au Père Noël, sa femme, ses lutins et ses rennes.
Vous êtes les suivants. AAHHAHHAHHAHHAH !!
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