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«Ce sont des problématiques de 2020-2021, qui seront encore des problématiques en 2022 tant que l’on n’agit pas», a lancé l’avocate en droit criminel, pénal et en protection de la jeunesse, Nada Boumeftah.
Le décès de la fillette de sept ans de Granby avait choqué le Québec en avril 2019, alors que la petite a été retrouvée sans vie, enroulée dans du ruban adhésif.
Malgré la mise sur pied de la commission Laurent, qui a pour but de revoir tout le système de protection de la jeunesse, Me Nada Boumeftah estime que la province n’est pas à l’abri d’une autre tragédie comme celle-ci.
«Ce sont des problématiques de 2020-2021, qui seront encore des problématiques en 2022 tant que l’on n’agit pas», a lancé l’avocate en droit criminel, pénal et en protection de la jeunesse, jeudi, sur les ondes de Noovo Info.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-contre.
Me Boumeftah a expliqué qu’il est important de «chercher une collaboration avec les parents, mais aussi d’inviter le grand public à garder l’œil ouvert et d’avoir une ouverture d’esprit quant à la situation des parents et de ces enfants-là en fonction de leur milieu et de leur réalité».
Concernant le procès de la belle-mère de Granby, le jury n’a mis que cinq heures pour en arriver à un verdict unanime, ce qui a surpris plusieurs experts.
«C’est un délibéré qui a été très rapide, a analysé l’avocate. Une décision unanime de culpabilité sur toute la ligne, alors on verra maintenant qu’est-ce qui en sera de la sentence.»
La belle-mère a été reconnue coupable du meurtre non prémédité de l’enfant et de l’avoir séquestré, elle qui faisait face à des accusations d’homicide involontaire et de meurtre au deuxième degré.
Me Boumeftah a tenu à préciser la différence entre ces deux chefs d’accusation.
«C’est cette intention d’enlever la vie à quelqu’un qui peut être différente d’un côté comme de l’autre.»
Et le jury en est venu à la conclusion que la belle-mère avait bel et bien l’intention de tuer la fillette, mais ne l’avait pas prémédité.
Ce procès éprouvant a été axé sur le ruban adhésif, objet qui a été utilisé pour enlever la vie de la fillette, des détails qui en ont choqué plus d’un.
«Ces éléments sont importants, surtout quand on doit faire une preuve hors de tout doute raisonnable sur des éléments essentiels d’une infraction», mentionne l’avocate.
Lors du procès, deux théories concernant le ruban adhésif s’affrontaient. La Couronne estimait que la belle-mère a mis du ruban adhésif sur le nez et la bouche de l'enfant, provoquant sa mort.
La théorie de la défense était que la fillette est morte d'une combinaison d'hyperthermie par enveloppement corporel, combiné à une asphyxie mécanique. Ce type de décès prend des heures.
Les jurés n’ont finalement pas cru l'hypothèse de la défense.
«On mentionnait que c’était délibéré, que c’était voulu intentionnel, puisqu’on a littéralement bloqué ses voies respiratoires, sa bouche et son nez pour qu’elle manque d’air et meurt de suffocation», a ajouté Me Boumeftah.
L'accusée prendra donc le chemin des cellules pour une période d'au moins 10 ans sans possibilité de libération conditionnelle, le minimum prévu par la loi pour un meurtre au second degré.