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«On est un excellent centre d’information, mais en même temps, notre système judiciaire est mal préparé justement pour se protéger contre ce type d’espionnage», a prévenu Michel Juneau-Katsuya sur les ondes de Noovo Info.
Un employé d'Hydro-Québec, Yuesheng Wang, a été arrêté à son domicile et accusé d'espionnage industriel par la Gendarmerie Royale du Canada (GRC), au profit de la République populaire de Chine.
L’employé travaillait au Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec. Il aurait ainsi obtenu les informations secrètes, comme des brevets et de la recherche, auxquelles il avait accès dans le cadre de ses fonctions, avec l'intention d'en faire profiter la Chine.
«C’est un modus operandi souvent regardé. D’ailleurs, dans le domaine, on estime que 85 à 90% des dossiers d’espionnage sont facilités par une personne qui a un accès légitime à l’information. Donc, on voit ici vraiment quelqu’un qui a vu qu’il y avait une opportunité […] on a voulu prendre de l’information, de la recherche qui a été payé par les taxes des Québécois et prendre cette information pour se l’approprier. Avec l’assistance d’institutions chinoises en Chine, on a littéralement fait et publié des choses qui appartenaient à Hydro-Québec», a expliqué Michel Juneau Katsuya, l'ancien chef du bureau de la GRC Asie-Pacifique.
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Les faits allégués auraient eu lieu entre février 2018 et octobre 2022. Hydro-Québec a affirmé qu'il fallait redoubler de vigilance en précisant qu'«aucune organisation n’est à l’abri d’une telle situation».
«C’est une belle leçon qui doit être apprise par d’autres chefs d’entreprise parce que c’est comme ça que ça va se dérouler souvent avec les gens qui ont accès. Et donc, on va développer des mécanismes de contrôle périodique. Ce n’est pas parce qu’on engage quelqu’un et qu’on vérifie ses antécédents que ça va rester statique pour le restant de sa carrière. Il faut vérifier les choses de manière régulière, comme c’est fait au gouvernement fédéral», a-t-il recommandé au bulletin Noovo Le Fil 17.
Selon M. Katsuya, ce phénomène touche l'ensemble du pays. D'autant plus que le Canada est cinq fois plus espionné que les États-Unis parce qu’«on est à la fine pointe de la technologie dans bien des domaines».
«On a d’excellents centres de recherche et on investit plus per capita dans la recherche et le développement que la plupart des pays occidentaux. Donc, on est un excellent centre d’information, mais en même temps notre système judiciaire est mal préparé justement pour se protéger contre ce type d’espionnage», a-t-il prévenu.
Il ajoute également qu'il faudrait «changer les lois pour donner de meilleurs outils aux corps policiers» et «sensibiliser davantage les chefs d’entreprise ainsi que les gouvernements provinciaux et fédéraux» sur l'espionnage industriel.
Voyez son analyse complète avec l'animatrice Marie-Christine Bergeron au bulletin Noovo Le Fil 17.