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Menaces, vandalisme, tension... les élus(es) du Québec sont parfois la cible de violence. Du jamais vu en ce moment selon l'ex-policier du SPVM André Durocher et un phénomène qui prend de l'ampleur selon l'analyste politique Dominic Vallières.
La campagne électorale pour élire le prochain gouvernement du Québec est actuellement ponctuée de tension et de menaces envers des élus(es) et des candidats.
Michel Bherer a abordé la question jeudi au bulletin Noovo Le Fil 22 avec André Durocher, ancien policier du SPVM et Dominic Vallières, analyste politique.
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Ayant œuvré plus de 40 ans dans la police et ayant lui-même déjà été affecté à la protection d’élus, André Durocher estime que cette situation de violence est du jamais vu.
«Depuis que la campagne électorale a débuté, on voit que l’aspect de la sécurité publique en général s’est invité dans l’agenda et c’est une bonne chose parce qu’on ne pourra pas balayer ce phénomène sous le tapis», estime M. Durocher.
Dominic Vallières de son côté a déjà été victime de menaces alors qu’il travaillait en politique. Il rappelle que les insultes et les menaces touchent aussi les équipes des élus(es) et/ou candidats(es).
«On parle des élus(es), mais c’est aussi vrai pour les militants, c’est aussi vrai pour le personnel politique. Les insultes, il y en a des centaines. Des menaces, des dizaines et des menaces sérieuses au point de faire intervenir la police, j’en ai eu plus qu’une», raconte-t-il.
Les gens victimes de menaces demandant à l’Assemblée nationale d’intervenir pour assurer la sécurité des élus(es).
L’ex-policier André Durocher croit qu’il faut effectivement amener une prise de conscience collective sur le sujet de la violence envers les élus(es) et leurs équipes.
«À un moment donné il va aussi falloir interpeller les législateurs pour que les gens qui causent ces problèmes-là soient jugés pour leur geste», estime-t-il.
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M. Durocher croit que la cybersurveillance doit être accrue.
«La Sûreté du Québec en fait déjà beaucoup, la GRC et le SPVM aussi, mais il faut s’ajuster. La balle est dans le camp des policiers», précise André Durocher.
Dominique Vallières souligne par ailleurs que les menaces envers les politiciens existent au Québec, ce n’est pas nouveau, mais le phénomène prend de l’ampleur.
«Nous sommes à deux jours de fêter un triste anniversaire, soit les 10 ans de l’attentat du Métropolis. Ce qu’on sent maintenant, c’est qu’il y a moins de pudeur. Les réseaux s’organisent, les gens se rencontrent, échafaudent des plans. On traverse de l’autre côté de l’écran», explique-t-il.
M. Vallière s’inquiète aussi du fait que les gens visés par des menaces parfois se désensibilisent.
«La première fois que j’ai reçu un tel message, j’étais bouleversé. Après une dizaine, tu ne les lis plus les messages, tu passes à autre chose et tu poursuis ta journée», précise-t-il.
André Durocher partage ce sentiment et affirme qu’il faut continuer de s’indigner de situation de violence et de menace.
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